Crédit immobilier : comment éviter les pièges de l’assurance emprunteur

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Si les emprunteurs négocient souvent âprement le taux d’intérêt de leur crédit, rares sont ceux qui portent attention à l’assurance DIIT (décès, invalidité, incapacité de travail), qui lui est associée. Ce contrat prévoit les règles de prise en charge de vos mensualités si vous êtes victime d’un sinistre. Un "contrat groupe", vendu par la filiale d’assurance de la banque, est généralement proposé. Vous pourrez souvent trouver moins cher en optant pour une assurance en délégation, c’est-à-dire en allant souscrire un "contrat individuel" auprès d’une autre compagnie. Leur fonctionnement diffère : les premières offrent une couverture identique à tous les assurés sur un principe de mutualisation tandis que les secondes fixent leur tarif en fonction du risque propre à chaque souscripteur.

Tarif selon l’âge

Le prix de ces deux assurances n’est donc pas le même. Le tarif des contrats "groupe" varie, la plupart du temps, selon la tranche d’âge : les emprunteurs les plus âgés paient plus cher que ceux qui ont moins de 30 ans. En revanche, les contrats individuels tiennent compte de multiples facteurs pour calculer le coût de la couverture, comme la profession, l’âge, l’état de santé, les habitudes de vie, etc. Concrètement, si vous êtes jeune, en bonne santé, exercez une profession sédentaire et ne pratiquez pas de sport à risques, une assurance individuelle sera souvent bien plus intéressante. Mais avant d’opter pour cette formule, lisez attentivement les conditions des contrats car, si les couvertures sont globalement identiques chez tous les assureurs, elles ne fonctionnent pas toujours de la même façon.

Première différence : deux formules d’indemnisation existent en cas d’arrêt de travail. Les contrats "forfaitaires" remboursent le montant de la mensualité de crédit, alors que les "indemnitaires" prennent en charge la perte de revenus, c’est-à-dire la différence entre l’indemnité maladie et le salaire. Il faut absolument privilégier les premiers. Un autre point important concerne les clauses d’exclusion liées aux maladies non objectivables, celles du dos ou qui relèvent de troubles psychiques ou psychiatriques – dont le burn-out. Soyez attentifs car une large proportion d’assureurs exige une durée minimale d’hospitalisation pour les prendre en charge.

Une assurance emprunteur peut varier énormément en fonction de votre profil.

Une assurance emprunteur peut varier énormément en fonction de votre profil.

© / Lucile Laurent / L'Express

Professions à risque

Au-delà de ces deux points, certaines professions sont considérées comme plus à risque que d’autres, notamment celles nécessitant un port d’arme - policier, militaire -, mais aussi les métiers liés à la hauteur – élagueur, couvreur… -, la profondeur - scaphandrier…- ou les éléments naturels - marin-pêcheur, guide de haute montagne… -. Pour elles, un contrat en délégation sera donc souvent plus cher qu’un contrat groupe, qui ne fait pas forcément ce genre de distinction. Même cas de figure pour les emprunteurs qui roulent plus de 20 000 kilomètres par an (chauffeurs, infirmiers libéraux…) ou pilotent une grosse cylindrée pour leurs déplacements (deux-roues notamment).

Autre critère à examiner : le remboursement des mensualités en cas d’accident ou de maladie, car certains contrats les prennent intégralement en charge si vous ne pouvez plus exercer votre métier, d’autres seulement si vous ne pouvez plus travailler. Ainsi, un chirurgien qui perd l’usage de son pouce ne pourra plus exercer, mais sera apte à enseigner et donc… à travailler.

Tous les contrats intègrent aussi des exclusions, notamment pour les sports automobiles ou de combat en compétition, les activités aériennes (parachutisme, parapente…). Si vous les pratiquez, il y a de fortes chances que vous ne soyez pas couverts en cas d’accident, à moins de racheter des clauses spécifiques, ce que ne permettent pas tous les assureurs. D’autres activités de loisir, bien plus courantes, sont parfois exclues des garanties, comme la plongée sous-marine au-dessous de 20 mètres, l’équitation, le ski hors piste, les sports au-dessus de 3 000 mètres d’altitude (randonnée, trail, escalade…) ou la voile hauturière (une traversée continent-Corse par exemple).

Enfin, sachez que si vous avez dépassé la quarantaine, une assurance individuelle exige souvent de passer des examens biologiques et des tests médicaux complémentaires, là où une assurance groupe se contente d’un simple questionnaire de santé. Pour un emprunt de moins de 200 000 euros soldé avant 60 ans, la loi Lemoine exonère de tout examen et questionnaire médical.

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