Samedi 13 décembre 2025 à 21h, Paris Première diffuse Tout est dans la voix, le seule en scène de Marianne James. Trois jours plus tard, le mardi 16 décembre, M6 diffuse la finale de La France a un incroyable talent où la diva de 63 ans est jurée. Une double actualité pour laquelle elle a accordé une interview exclusive à Télé-Loisirs.
Grosse actualité pour Marianne James ! Elle est à la fois sur Paris Première le samedi 13 décembre 2025 à 21h pour la diffusion de son seule en scène Tout est dans la voix, et sur M6 en direct le mardi 16 décembre 2025 à 21h10 pour la finale de La France a un incroyable talent. Pour cette double occasion, la diva de 63 ans a accordé une interview exclusive à Télé-Loisirs afin d'évoquer ces deux programmes, mais aussi ses débuts dans la rue et sa notoriété arrivée sur le tard avec le franc-parler qui la caractérise depuis toujours.
Marianne James : "Enfin, j'assume profondément qui je suis !"
Télé-Loisirs : Tout est dans la voix est votre tout premier one-woman-show en plus de 35 ans de carrière. Pourquoi avoir attendu si longtemps ?
Marianne James : J'avais vraiment envie d'y aller seule, de ne pas avoir à composer avec les uns et les autres, pour pouvoir nouer des improvisations de dingue que je suis capable de nouer avec les gens. Quand tu as des camarades avec toi, tu t'empêches de le faire parce qu'ils sont "charrette" comme on dit, c'est-à-dire qu'ils sont en plan. Ils n'ont pas de texte, ils ne peuvent pas intervenir. Au début, ils trouvent ça drôle eux aussi, puis ils finissent par en souffrir et ça crée des tensions sur le plateau. Depuis longtemps, je m'étais dit : "Mais franchement, Marianne, vas-y toute seule ! Essaie, tu verras bien ce que ça donne !" J'avais un peu la trouille au ventre et puis ça s'est passé au-delà de mes espérances. Mon meilleur ami m'a dit : "C'est toi, chaque seconde, c'est toi en liberté, en folie !" Or il ne me l'avait jamais dit sur aucun autre spectacle.
C'est peut-être parce que, pour la première fois aussi, vous ne vous cachez pas derrière un personnage comme Ulrika von Glot, Miss Carpenter ou Tatie Jambon ?
Je vais vous dire une chose : je pensais que je n'étais pas drôle si je n'avais pas un accent russe, américain ou allemand, si je n'avais pas des kilos de faux-cils et de perruques ou des costumes à 30000 dollars. Qu'il fallait que je sois un peu planquée. Là effectivement, c'est la première fois que j'y vais en Marianne donc j'assume tout ce que j'ai à dire, et parfois je dis des grosses conneries quand même. J'assume tout comme quelque chose de cohérent avec mon âge, ma vie, mon oeuvre. Enfin, j'assume profondément qui je suis et du coup, il y a une reconnaissance du public. Je ne m'attendais pas à un succès pareil !
Vous vous moquez beaucoup du public. Vous ne craignez pas les réactions négatives ?
Ah non, pas du tout parce que la première dont je me moque, c'est moi ! Personne ne s'est vexé, même ceux et celles qui chantaient particulièrement mal !
Vous égratignez aussi quelques artistes, comme Matt Pokora, Carla Bruni, Mylène Farmer, Charlotte Gainsbourg, Isabelle Adjani, Etienne Daho ou Aya Nakamura. Avez-vous déjà eu un retour de l’un d’entre eux ?
Non. Je les aime et j'ai assisté à tous leurs concerts. J'ai essayé de trouver l'opposé de moi. C'était aussi pour montrer que oui, il y a Freddie Mercury et Maria Callas, mais il y a aussi tous ces artistes et montrer qu'il n'y a qu'en France que l'on chante soufflé. Les Américains, les Québécois, les Coréens, les Australiens, les Africains... personne ne fait ça !
Marianne James : "Je veux juste raconter aux gens qu'on peut avoir fait la manche pendant longtemps, mais qu'il faut s'accrocher et travailler sur sa différence"
Dans le spectacle, on rit beaucoup, mais il y a aussi quelques moments d’émotion quand vous évoquez votre arrivée à Paris en 1980, 1981 et 1982 pour vos premiers castings. Pourquoi avoir eu envie d’en parler ?
Peut-être pour montrer à tous ces gens que j'auditionne que ce n'est jamais gagné et qu'il faut du temps. Il faut être dans son siècle, dans son époque. Moi, je ne l'étais pas ! Ça ne correspondait pas aux statuts que les gens espéraient d'une chanteuse. Pour moi, ça a été très long, ça n'a pas marché du tout et je veux juste raconter aux gens qu'on peut avoir démarré en passant des castings qui ne fonctionnent pas, on peut avoir faire du théâtre de rue et fait la manche pendant longtemps, mais qu'il faut s'accrocher et travailler sur sa différence. C'est très important car si tu ressembles à tous les autres, ça ne va pas fonctionner. Mon succès est venu tard, et la notoriété avec, mais ça a l'air de tenir par contre. Je n'ai pas été un phénomène de mode !
Quarante ans plus tard, vous semblez toujours en colère en évoquant cette époque ?
Je le joue comme ça sur scène pour montrer à quel point c'était piquant à l'époque. Aujourd'hui, je ne suis plus en colère. Je suis devenue connue pour leur montrer que c'étaient des gros nases. Bon, entre temps, j'ai changé de nom, je n'étais plus vraiment la même femme, j'ai grossi et je pense qu'ils ne se souviennent tout simplement pas de moi.
Le passage où vous vous mettez à la fois dans la peau de Marianne James jurée et celle de Marianne James jugée façon Nouvelle Star est cruel. “On dirait un rideau sur deux baskets blanches” ou “Vous avez mangé beaucoup de nougat”, c’est très dur. C’était obligé d’être aussi méchante envers vous-même ?
Je pense que oui. Je voulais aller jusqu'à ce que l'on ne peut pas dire à quelqu'un. Or, il n'y a que moi qui peut me le dire. Mais la phrase "Vous avez mangé beaucoup de nougat", ça je n'ai pas eu besoin d'être dans un concours de chant pour l'entendre. On me l'écrit encore sur les réseaux sociaux. Alors on ne me fait pas trop chier parce que j'ai une manière de répondre extrêmement cinglante et douloureuse pour ceux qui font ça. Et puis j'ai une meute de 80 personnes qui, quoi qu'il arrive, vont fondre tels des aigles sur le site de la bestiole qui s'est permis d'attaquer sur le physique. J'ai vraiment la chance que personne ne me fait chier, comme si c'était acquis que Marianne, c'est une grande et grosse dame, beaucoup de seins, beaucoup de cheveux, beaucoup de mots, beaucoup de caractère, beaucoup de tout ! J'ai l'impression que l'on m'a donné un blanc-seing pour beaucoup de choses. Même M6 vient me dire entre deux candidats de La France a un incroyable talent : "Ben alors Marianne, tu ne l'aimais pas beaucoup lui, pourquoi tu as juste dit : 'Je ne me suis pas sentie concernée' ou 'Désolée, je suis peut-être passée à côté de vous' ". Et pourtant, c'est bien dit, mais peut-être qu'ils auraient aimé entendre : "C'était de l'eau tiède !", "Vous avez été feignant" ou "C'est bien beau une jolie voix, mais c'est quoi ce costume ?" Quelque chose de détaillé, fouillé, et faire un peu mal, ça fait partie de l'émission.
Mardi 16 décembre, M6 diffuse en direct la finale de La France a un incroyable talent. Quel bilan tirez-vous de cette 20e saison ?
Qu'on a beaucoup de chance ! Chaque année, quand on attaque la saison, la production nous dit que les casteurs ont trouvé des belles choses et qu'ils espèrent que ça nous plaira. Et nous, les jurés, on s'appelle avant les enregistrements des auditions et on se demande : "Est-ce qu'on va avoir du niveau ? C'est la vingtième saison, ça serait con que ce soit la saison un peu plate." On avait très envie d'un grand cru et on a un grand cru, vraiment. Les quarts de finale et les demi-finales avaient des airs de finale. Ça a été d'une beauté. Le niveau était exceptionnel.
D’ores et déjà partante pour la prochaine ?
Je ne détesterais pas (Elle éclate de rire) ! Parce que la vingtième était tellement bien. C'est quand même M6 qui décide et ils peuvent être tentés par un renouvellement, et ça je le comprendrais très bien. Vous savez, j'étais venue pour un an et je suis là depuis huit ans. C'est déjà beau. S'ils me mettent dehors, je ne peux pas le prendre mal.
La France a un incroyable talent est la seule émission où l’on vous retrouve régulièrement. Ça vous convient ainsi ? Il n’y a pas une autre émission sur M6 ou ailleurs que vous aimeriez animer ?
Je n'ai pas de contrat d'exclusivité avec M6 mais les choses se sont engagées comme cela. La chaîne est moyennement séduite quand je vais me faire voir ailleurs. Ils me laissent jouer dans la série Face à face sur France 3, peut-être en pensant que ça ne marcherait pas aussi bien (Elle rit). Je peux évidemment être invitée dans les émissions des autres chaînes. Ça ne pose pas de problème quand c'est un one-shot mais par exemple, j'ai dû lâcher Prodiges pour pouvoir être à plein temps sur M6. C'est donc impossible sur une autre chaîne et sur M6, elles sont toutes prises par Éric Antoine. C'est la blague qu'on fait tout le temps avec Sugar et lui.
Vous qui êtes très amie avec Laurence Boccolini, vous n’auriez pas aimé qu’on fasse appel à vous pour le retour du Maillon Faible ?
Je n'aurais pas détesté, mais j'aurais vraiment poussé le curseur de la sévérité parce que les candidats virent le seul qui banque et qui donne des bonnes réponses. Les gens ne savent rien, ils n'ont aucune culture, ils n'ont même pas la présence d'esprit de banquer, et ils se permettent de virer le seul qui rapporte de l'argent. C'est vraiment les nuls avec les nuls ! J'adorais Laurence dedans mais je crois que j'aurais été encore plus sévère qu'elle.

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