Accusations de violences sexuelles : le Théâtre du Soleil admet leur « gravité » mais nie le caractère « systémique »

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Par Le Figaro avec AFP

Le 4 décembre 2025 à 10h31

Le Théâtre du Soleil, fondé en 1964, constitue l’un des cinq établissements de la Cartoucherie, à Paris.

Le Théâtre du Soleil, fondé en 1964, constitue l’un des cinq établissements de la Cartoucherie, à Paris. Sébastien SORIANO

Suite aux accusations d’une comédienne, la compagnie d’Ariane Mnouchkine est visée par une enquête judiciaire depuis l’été. Alors que d’autres témoignages sont relayés, elle défend son « intégrité ».

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Visé depuis l’été par une enquête judiciaire, le Théâtre du Soleil traverse de fortes turbulences. Après un nouvel article de Mediapart publié dimanche, la troupe d’Ariane Mnouchkine a diffusé mercredi un communiqué dans lequel elle récuse l’existence d’« abus systémiques » en son sein, tout en reconnaissant « l’extrême gravité » des accusations de violences sexuelles.

Fin mars, devant la commission d’enquête parlementaire sur les violences sexuelles dans la culture, la comédienne Agathe Pujol avait fait état de « dérives sexuelles » au sein de la compagnie. Bénévole au sein de la troupe, elle avait déclaré avoir été victime d’une tentative de viol en 2010 par un de ses membres lorsqu'elle était mineure. Elle avait décrit plus généralement une « pression sexuelle constante » et un climat d'omerta.

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«Allégations infondées»

À la suite de ce témoignage, signalé à la justice par la commission, une enquête pour « viol sur mineur de 15 ans et agression sexuelle sur mineur de 15 ans » a été confiée à l'été 2025 à la Brigade de protection des mineurs, selon le parquet à l'AFP.

Dimanche, Mediapart a publié de nouvelles accusations, allant du harcèlement au viol, notamment sur des mineures, recueillies auprès de huit femmes, ex-salariées ou bénévoles. Deux comédiens, qui ont depuis quitté la troupe, sont mis en cause pour ces faits qui se seraient déroulés entre 2010 et 2025. Tous deux rejettent les accusations.

« Le Théâtre du Soleil ne nie évidemment pas l'extrême gravité des crimes dénoncés par les victimes et repris dans la presse », a réagi la compagnie dans un communiqué. Elle rejette toutefois les « allégations infondées de sectarisme et d'abus systémiques totalement contraires à son histoire et à son fonctionnement réel », estimant qu'elles mettent en cause « son travail, son intégrité, son honneur ».

Enquête interne

Les victimes « ont été, ou vont pouvoir être, très prochainement entendues par des enquêteurs et des magistrats légitimes » et « les mis en cause vont l’être aussi », poursuit la compagnie.

En mars, le Soleil, lieu d'expérimentation théâtrale et d'utopie artistique fondé en 1964, avait exprimé sa « sidération » et annoncé le lancement d'une enquête interne, close à la mi-mai et dont les conclusions ont été transmises à la justice. Une soixantaine de témoignages ont été recueillis via cette enquête interne, a précisé Ariane Mnouchkine à l'AFP.

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Au printemps, le théâtre avait aussi déclaré avoir exclu deux membres de sa compagnie et nommé une « référente » dédiée aux questions des violences sexuelles en 2024, après un comportement « inapproprié » signalé à la metteuse en scène. Selon Le Monde, le ministère de la Culture a récemment demandé qu’un audit indépendant soit réalisé au sein de la compagnie.

Un nouveau spectacle du Théâtre du Soleil, le deuxième volet d’Ici sont les dragons, est prévu début mars à la Cartoucherie de Vincennes, dans l'Est parisien.

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