Laissez la police (essayer) de faire son travail
Publié le 03/12/25 à 16h58
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© sylv1rob1/Shutterstock - Vous pensez vos outils informatiques inutilisables ? C'est probablement pire pour la police nationale.
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Le constat d'une ordonnance de réglement de la Cour des comptes est sans appel : le logiciel de rédaction de procès-verbaux de la police nationale est une catastrophe à tous les niveaux.
Dans un document de plus de 500 pages qu'ont pu consulter nos confrères du Monde, Michèle Coudurier, magistrate chargée de l’instruction à la chambre du contentieux de la Cour des comptes, n'y va pas de main morte quand il est question du logiciel de rédaction de procédures de la police nationale (LRPPN). Entre inefficacité criante et gâchis d'argent, les problèmes sont nombreux et ne datent pas d'hier.
Un logiciel inadapté qui coûte cher
Lancé en 2014 et immédiatement décrié et jugé inadapté par ses utilisateurs, le LRPPN a depuis plusieurs fois changé de forme et de nom durant un parcours administratif semé d'embûches, de lenteurs et de mauvais choix. D'après Le Monde, "la suite d’errements reconstituée par la Cour des comptes" est "moins due aux exécutants qu’aux lourdeurs bureaucratiques et aux responsabilités diluées à l’infini."
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Aujourd'hui baptisé XPN et toujours conspué car ne simplifiant pas la tâche (au contraire) de la rédaction de procès verbaux, le logiciel aurait coûté, en cumulant les coûts de développement et le temps perdu par les enquêteurs, 257,4 millions d’euros depuis 2016. Régulièrement en panne et initialement pensé pour produire de la statistique plutôt qu'aider à la rédaction de PV, le logiciel ne permet par exemple pas d'enregistrer des fichiers au format PDF s'ils dépassent 5 Mo, obligeant ainsi à dégrader la qualité des éventuelles photos pour pouvoir enregistrer.
Un fiasco qui pénalise tout le monde
Toujours d'après la Cour des comptes, la responsabilité de six personnes peut être retenue pour un "défaut de surveillance" du projet, avec de très peu probables sanctions à la clé. Sont concernés les deux directeurs généraux de la police nationale qui se sont succédé entre 2014 et 2020, un conseiller "technologies" de la police, un général de gendarmerie ex-chef du ST(SI)2 et deux secrétaires généraux du ministère de l'Intérieur en poste de 2015 à 2020.
Et pour un logiciel enfin performant et adapté à notre époque qui pourra correctement aider les enquêteurs à prendre des PV ? Avec un dossier aujourd'hui quasiment au point mort, il faudra attendre au mieux le troisième trimestre 2028. Un calendrier jugé "ambitieux" par la Cour des comptes. Voilà qui promet.
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