Actualité : Fin de Windows 10 : cette ville française refuse de jeter ses PC, passe à Linux et économise 69 300 €

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“Un véritable diktat”, comment Blois échappe à l'obsolescence programmée de Microsoft

Publié le 03/12/25 à 17h36

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Face à l'arrêt du support de Windows 10, une ville française expérimente une riposte inédite dans ses écoles. Une initiative qui s'inscrit dans un mouvement de bascule vers les systèmes libres.

Session de formation à PrimTux pour les enseignants des trois écoles pilotes. Ces ordinateurs, reconditionnés en circuit court avec la CCI Campus Centre, auraient dû être mis au rebut après l'arrêt de Windows 10.

Session de formation à PrimTux pour les enseignants des trois écoles pilotes. Reconditionnés en circuit court avec la CCI Campus Centre, ces ordinateurs auraient dû être mis au rebut après l'arrêt de Windows 10.

© Ville de Blois / Nicolas Wietrich

La Ville de Blois refuse de céder aux injonctions des géants du numérique. Confrontée à l'abandon programmé du support de Windows 10 pour des centaines d'ordinateurs encore fonctionnels, la collectivité a décidé de bifurquer radicalement et convertit progressivement son parc informatique scolaire vers le système d'exploitation libre PrimTux, spécifiquement conçu pour l'enseignement primaire.

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Une expérimentation locale dans une vague de fond nationale

Sur les 277 ordinateurs déployés dans les 34 écoles publiques de Blois, 154 machines se trouvaient menacées de mise au rebut. “La décision de Microsoft est incompréhensible, c'est un non-sens environnemental et un véritable diktat pour les collectivités”, dénonce Rachid Meress, adjoint délégué au numérique. Plutôt que de capituler devant cette obsolescence programmée, la Municipalité a lancé une phase test dans trois établissements : Victor-Hugo, Malala-Yousafzai et Tourville.

Cette initiative blésoise intervient au moment précis où Windows 10 tire sa révérence après une décennie d'existence. L'arrêt du support, effectif depuis octobre 2025, menace de reléguer quelque 400 millions d'ordinateurs à la casse mondiale. Face à cette perspective, l'association April a lancé la campagne “Adieu Windows, bonjour le Libre”, véritable appel à la désobéissance numérique. Et les chiffres lui donnent raison : selon StatCounter, Linux a franchi le seuil des 5 % de part de marché sur les ordinateurs de bureau aux États-Unis en juin 2025, contre 1,84 % cinq ans auparavant. À l'échelle internationale, la progression atteint 4,1 %, alors que le système ne dépassait pas 1,69 % en 2020.

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La décision de Microsoft est incompréhensible, c’est un non-sens environnemental et un véritable diktat pour les collectivités, les associations, certaines entreprises et pour bon nombre de particuliers qui vont se retrouver avec des ordinateurs rendus obsolètes alors qu’ils fonctionnaient encore très bien.

50 ordinateurs ont déjà été reconditionnés “en circuit court” avec le concours des apprenants de la CCI Campus Centre. 50 autres devraient suivre avant la fin de l'année scolaire. Le coût de cette migration oscille entre 0 et 50 € par machine, contre un minimum de 450 € pour un ordinateur neuf équipé de Windows. L'opération prolonge également la durée de vie du matériel de cinq à dix années supplémentaires.

PrimTux, contraction de “Primaire” et “Linux”, émane d'une communauté enseignante passionnée de technologie. Cet environnement propose des applications calibrées selon les programmes de chaque cycle. “PrimTux est très simple d'utilisation, les enfants sont tout de suite à l'aise”, assure Stéphane Deudon, créateur de la distribution. L'Éducation nationale elle-même cautionne l'initiative. Alexis Kauffmann, de la direction du Numérique pour l'éducation, confirme que le ministère “soutient ce projet dans le cadre du développement des communs numériques”.

Blois figure parmi les premières villes-préfectures à s'engager dans cette voie. Si l'expérimentation convainc, l'ensemble des classes basculeront vers cette solution libre. Benjamin Vételé, adjoint à l'Éducation, envisage même “en partenariat avec des associations, une filière de prêts ou de dons d'ordinateurs sous PrimTux pour certaines familles”. Une manière de conjuguer souveraineté numérique, frugalité budgétaire et émancipation technologique, tout en rejoignant une mobilisation française sans précédent pour sauver les machines de la désuétude programmée.

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