« Aujourd’hui, on ne joue plus sur les sous-entendus » : comment Miss France a changé son vocabulaire pour se mettre à la page

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« Et c’est parti pour le show », chante Nadiya dans les haut-parleurs du Zénith d’Amiens (Somme) pendant les répétitions, ce vendredi, de l’élection de Miss France 2026, diffusée à partir de 21h10 sur TF 1 samedi.

Le rendez-vous est devenu un incontournable de la fin d’année, au même titre que les téléfilms de Noël, les bêtisiers ou les grands classiques que l’on regarde sous un plaid avec un chocolat chaud. L’an dernier, la première chaîne avait encore signé une audience pharaonique : 7,4 millions de téléspectateurs en moyenne, soit 45 % de part de marché, avec un pic à 8,4 millions lors de l’annonce des finalistes à 23h45.

Plusieurs records avaient même été battus, notamment sur les Femmes responsables des achats de moins de 50 ans, cible commerciale stratégique : TF 1 avait atteint 65 % de parts d’audience. Preuve de la bonne santé du programme, malgré son ancienneté, l’émission séduit toujours les plus jeunes, avec près de 77 % des 15 – 34 ans.

Jean-Pierre Foucault toujours aux commandes de la soirée

Cette année encore, l’engouement du public ne faiblit pas, malgré l’année difficile vécue par Miss France 2025, Angélique Angarni Filopon, éloignée des médias en raison d’un grave épisode de cyberharcèlement. Il n’empêche… la passion française est intacte.

Le 14 décembre 2024, à Chasseneuil-du-Poitou (Vienne), c'est Angélique Angarni Filopon qui a remporté la couronne des Miss. Elle est ici aux côtés de Sylvie Vartan, présidente du jury de l'élection et Jean-Pierre Foucault. LP/Fred Dugit

Le 14 décembre 2024, à Chasseneuil-du-Poitou (Vienne), c'est Angélique Angarni Filopon qui a remporté la couronne des Miss. Elle est ici aux côtés de Sylvie Vartan, présidente du jury de l'élection et Jean-Pierre Foucault. LP/Fred Dugit

À 78 ans, Jean-Pierre Foucault est toujours aux commandes de la soirée. « À chaque fois, je suis très heureux de venir. Les huit jours qui précèdent, je suis toujours un peu préoccupé, parce que je me dis : Attends, c’est 3h30 de direct, c’est important, c’est un vrai barnum. Est-ce que j’aurai encore la force de le faire ? Confie-t-il. Et puis, une fois arrivé, je suis dans mon élément. Comme le décor est quasiment le même, on a l’impression qu’on ne s’est pas quittés. Grâce aux Miss, je suis un peu comme Mickey, je ne vieillis pas ! Chaque année, elles ont 20 ans… C’est magique. »

« Les Miss d’aujourd’hui sont des femmes adultes, souvent diplômées, et il faut être cohérent avec ça »

Malgré son caractère patrimonial, le programme s’est modernisé. Le ton a changé, les mots aussi. « Nous ne pouvons plus faire la même émission, la société a évolué, et le concours Miss France doit évoluer avec », glisse un proche de la production.

Certaines expressions ont ainsi disparu des portraits. « On ne parle plus de Miss pleine de charme ou de charme à la française. Ces expressions sont bannies en 2025, explique Frédéric Gilbert, directeur du concours et producteur de l’émission. On parle d’élégance, d’assurance, pas de sensualité forcée. Les Miss d’aujourd’hui sont des femmes adultes, souvent diplômées, et il faut être cohérent avec ça. »

Même évolution pour la présentation des séquences en maillot. « Avant, on disait : La température va monter d’un cran. C’est fini. Aujourd’hui, on ne joue plus sur les sous-entendus. On laisse l’humour aux humoristes. » Les candidates choisissent désormais elles-mêmes leur maillot pour les séances photo. « L’objectif, c’est qu’elles soient à l’aise », souligne Frédéric Gilbert.

Une ligne de conduite en accord avec Jean-Pierre Foucault, fidèle au concours depuis 1995. « Si tu regardes une émission d’il y a 30 ans, tu vas la trouver poussiéreuse. Alors chaque année, ça évolue un peu : les lumières, les chorégraphies… Il ne faut pas casser le rêve, ni les habitudes du téléspectateur. Si tu le bouscules trop, il t’explose à la figure comme de la nitroglycérine. »

Et d’ajouter : « J’ai toujours été courtois, affable avec tout le monde. Je n’ai jamais employé un vocabulaire grossier. Je suis resté moi-même, en faisant attention à ces jeunes femmes qui rêvent de la couronne. Et tous les ans, il y en a une nouvelle… Seul le vieux présentateur reste le même. »

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