Après la demande du maire de la ville, Rémi Muzeau (LR), de diffuser le film dans le cinéma, le directeur de programmation a préféré quitter ses fonctions, dénonçant un «film communautariste».
Passer la publicité Passer la publicitéDeux mois après sa sortie, le film Sacré-Cœur, son règne n’a pas de fin continue de déchaîner les passions. Il y a une dizaine de jours, le directeur de programmation du cinéma «Rutebeuf» à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) a préféré démissionner plutôt que de le voir diffuser dans son établissement, a appris Le Figaro confirmant des informations de Libération.
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, Thomas Petit, agent de la ville de Clichy, a sobrement expliqué : «Quand le sens de ce métier se perd, quand vous vous retrouvez à aller à l’inverse de ce pour quoi vous avez commencé à le faire, alors il est parfois nécessaire de dire stop». Quelques jours plus tôt, il avait participé à la programmation du film, dont la première a eu lieu dans la soirée du jeudi 4 décembre, à la demande du maire de la ville, Rémi Muzeau. Tout en exprimant sa désapprobation auprès de l’édile. «Il m’a dit “Ce film ne passera jamais dans cette ville”. Il l’a qualifié de “communautariste, qui fait du prosélytisme”», raconte Rémi Muzeau (LR) au Figaro.
Un argumentaire que l’élu rejette catégoriquement. «Beaucoup de bons films parlent de religion, on ne les a jamais empêchés de passer, c’est du bon sens. C’est un film qui dépasse aujourd’hui les 470.000 entrées, et je ne pouvais pas priver mes administrés qui souhaitent le voir», précise-t-il.
«Cette diffusion n’exprime pas la reconnaissance d’un culte»
La justice a par ailleurs déjà tranché en ce sens. Le 25 octobre dernier, le tribunal administratif de Marseille avait ordonné à la Ville de reprogrammer la diffusion du même film, que le maire Benoît Payan (DVG) avait décidé d’interdire au nom du principe de neutralité et du «respect de la loi de 1905 sur la laïcité». Saisie par le sénateur des Bouches-du-Rhône et soutien du RN pour les municipales Stéphane Ravier, ainsi que les réalisateurs du film, le juge avait alors estimé : «Cette diffusion n’exprime pas la reconnaissance par la commune d’un culte, ne marque pas une préférence religieuse à l’égard de ce culte par cette commune et n’a pas pour effet d’accorder une subvention directe ou indirecte à une telle œuvre.» Et d’ajouter : «Le maire de Marseille a porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’expression et à la liberté de création et à la liberté de diffusion artistiques.»
Au mois de décembre, le film, qui mélange fiction et témoignages autour du Sacré-Cœur de Jésus, sera également projeté au Liban et au Canada. Les Polonais et les Allemands pourront le voir dans les salles obscures à partir du mois de février.

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