David Hallyday en psy dans « Ardennes » sur France 2 : quelle déprime !

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Cela commençait plutôt bien avec une jolie scène de crime et une jeune escaladeuse qui disparaît. L’étrange soleil, qui s’avérera omniprésent sur les magnifiques Ardennes françaises, aurait dû nous mettre la puce à l’oreille en visionnant « Ardennes », téléfilm diffusé ce mercredi soir sur France 2 (à 21h10). Un kidnappeur et tueur, un duo d’enquêteurs et un psychiatre expert pour les épauler, certes rien de très original. Mais au moins, tous les ingrédients d’un polar étaient réunis. Sauf que très vite, tout dérape.

L’affaire est confiée à la capitaine Anna Charou, Lubna Azabal en flic insupportable qui ne cesse de hurler et dont le jeu laisse vraiment à désirer, et au lieutenant Jeff Perez, joué par Ben Attal qui est celui qui s’en sort le mieux. Très (trop) vite, ils sont persuadés d’être confrontés à un abominable tueur en série et font appel à Olivier Rimbaud, un psy qui a déjà collaboré avec la police pour établir un profil.

Un psy charmeur et mystérieux

Arrive alors David Hallyday à qui Josée Dayan, la réalisatrice de ce pilote qui pourrait donner une suite, avait déjà donné un rôle dans un épisode de sa série phare « Capitaine Marleau ». Bel homme charmeur et mystérieux, il vit reclus dans un immense château avec sa collection de belles voitures. Il travaille dans un CHU aux allures de clinique privée. Bien sûr, il commence par refuser de collaborer mais finit par céder. Et les clichés de commencer à se ramasser à la pelle.

Personnage imbu de lui-même et comédien pas spécialement à l’aise devant la caméra, le psy se comporte comme un flic qui aurait passé 20 ans à la PJ. Autoritaire, il sait tout, balance des conclusions en moins de 5 minutes, mais personne ne bronche. Un manque de crédibilité assez agaçant.

Bien sûr, les relations avec la policière, qui mettrait bien le toubib dans son lit, sont explosives. Fatigant. Les frontières entre expertise psychiatrique et investigation policière s’effacent au profit d’un personnage fourre-tout qui n’a de cohérence que son manque de vraisemblance.

Clichés et raccourcis scénaristiques

Quand David Hallyday enfile son costume d’expert en ville, on frise le ridicule et ce n’est même pas drôle. Dans le désordre : des rendez-vous avec une ado en proie à d’étranges hallucinations et soi-disant dépressive qu’il retrouve dans sa chambre ou en haut d’un échafaudage, à qui il distribue des médicaments sous ordonnance et promet un cadeau quand elle sera guérie. Super-psy va jusqu’à faire virer du lycée le méchant élève qui l’embête d’un coup de fil au proviseur. Le corps enseignant et le corps médical apprécieront…

Délirante aussi la scène où il hypnotise en trois secondes une amie d’une des victimes pour la faire revenir sur la scène du crime. D’un coup de métronome, les souvenirs ressurgissent et voilà l’affaire rondement menée. En cadeau, elle va même arrêter de fumer : « En vous réveillant, vous aurez un goût de poubelle pourrie dans la bouche dès que vous allumerez une cigarette », lui promet le psy aux mille casquettes.

Ce pilote accumule les clichés et les raccourcis scénaristiques. Malgré quelques ambitions, le résultat s’avère assez consternant. Dommage.

La note de la rédaction :

1.5/5

« Ardennes », téléfilm policier français de Josée Dayan (2025) avec David Hallyday, Lubna Azabal, Ben Attal, Bénédicte Cerutti… (1h30).

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