« J’aime être le plus authentique possible » : l’humoriste Alexis Le Rossignol, ce n’est pas du flan !

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Alexis Le Rossignol vient de dépasser les 40 ans. Il pourrait s’en morfondre ? Il s’en accommode avec bonhomie. Dans « Le Sens de la vie », son spectacle à l’affiche à partir de ce lundi de la mythique salle de Bobino (Paris XIVe), celle où chantait son idole de jeunesse Renaud, l’humoriste étale son « anti-crise de la quarantaine » sans emphase mais avec singularité et authenticité.

Oui, on vieillit. Mais ce n’est pas un drame. C’est même une chance, nous rappelle cet attachant talent comique à l’allure dilettante et à la plume d’une grande originalité. « Quand on a 20 ans, si on n’a pas fait la fête jusqu’à 4 heures du matin, on a raté notre week-end. À 40 ans, on sait que la nuit, c’est fait pour dormir. Si on se couche à 21 heures, on est même content », sourit Alexis Le Rossignol avec ce timbre de voix traînant bien à lui qui a fait les belles heures de France Inter ces dernières années.

Une fragilité qui est aussi une force

Dans le paysage — foisonnant — du stand-up français, ce drôle d’oiseau n’arbore pas le plumage le plus clinquant. Un pull sans âge, des lunettes vintage, des anecdotes sur son quotidien (et donc, le nôtre) débitées sur un ton calme : Le Rossignol ne fait ni dans les paillettes, ni dans le concours de décibels. Encore moins dans la gloriole. « On doit remplir des salles, donc on a forcément un besoin de notoriété. Mais dans le fond, le rêve absolu, ce serait à la fois d’avoir les salles pleines et de rester un illustre inconnu », confesse-t-il.

Son autodérision, son art du contre-pied, son apparente nonchalance et sa vraie faculté à rendre hilarante des péripéties qui n’arrivent qu’à lui le transforment en savoureux « anti-héros », dans la veine d’un Thomas VDB, ex-comparse de France Inter. Sur scène, son côté gauche attendrit, ses petites maladresses font rire : sa fragilité est aussi sa force.

« En fait, ce que je redoute, c’est le spectacle mécanique, trop précis, trop efficace. J’aime le saut dans le vide, être le plus authentique possible. » Dans « Le Sens de la vie », son apparente légèreté quand il parle des groupes WhatsApp ou de son amour pour les pyjamas ne l’empêche pas d’atteindre une profondeur quasi philosophique, et pas uniquement quand il cite Montaigne.

La note de la rédaction :

4/5

« Le Sens de la vie », spectacle d’Alexis Le Rossignol à Bobino (XIVe) les 1, 2, 8 et 9 décembre à 20h30, puis les samedis à 19 heures à partir du 31 janvier 2026 à la Gaîté Rive Gauche (XIVe). Egalement en tournée.

Prolongement parfait du spectacle, Alexis Le Rossignol publie ce mois-ci une savoureuse « Petite Philosophie du flan » (éd. Les Pérégrines, 220 pages, 14 euros), clin d’œil à son sketch le plus fameux issu de son précédent show, et prétexte à une myriade de digressions hilarantes. Le flan ? Il est comme lui, finalement. Pas dans l’esbroufe. Mais sacrément bon.

Celui qui a passé deux années à tenir une crêperie au Mexique (pays où il a aussi découvert le stand-up), s’apprête à raconter un autre périple. Son prochain spectacle, prévu en 2026, devrait raconter le voyage qu’il a entrepris à 20 ans, à pied, entre Angers… et Pékin.

La note de la rédaction :

4/5

« Petite Philosophie du flan », d’Alexis Le Rossignol, éditions Les Pérégrines, 220 pages, 14 euros.

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