« Jay Kelly » sur Netflix : une guignolade dans laquelle George Clooney se rate totalement

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Pour de multiples raisons, on attendait beaucoup de « Jay Kelly », lancé ce vendredi sur Netflix. Le film est signé Noah Baumbach à qui l’on doit, en tant que réalisateur, les épatants « Frances Ha », « The Meyerowitz Story » ou « White Noise », et par ailleurs co-scénariste de « Barbie » avec sa compagne Greta Gerwig. Et « Jay Kelly » a pour tête d’affiche George Clooney, accompagné à l’écran d’Adam Sandler et Laura Dern, que des pointures. Mieux, le film a figuré au menu de deux prestigieux festivals européens : en sélection officielle en août à la Mostra de Venise, en Italie, et en septembre au Festival de Saint-Sébastien, en Espagne. On est donc venu, et on a vu… un gros ratage !

Le long-métrage serre de près un comédien renommé, Jay Kelly (Clooney), qui, à Los Angeles, se pose de grandes questions existentielles sur son métier d’acteur, la façon peu glorieuse dont il est devenu célèbre, et sur ses relations avec sa fille, qu’il voit peu. Profitant du fait que cette dernière entreprend un voyage en Italie avec ses amis, Jay décide de la suivre à la trace, en compagnie de son agent (Sandler) et de son attachée de presse (Dern).

Après un atterrissage à Paris, le périple, mouvementé, va leur faire traverser la France en train, puis une partie de la Botte avant de se terminer dans un festival de cinéma en Toscane où un hommage est rendu au comédien.

Certains ont des bérets, d’autres des baguettes

Si le tout début du film aux États-Unis tient à peu près la route, ça se gâte méchamment à partir du moment où la petite troupe met un pied à Paris, avant de carrément sombrer dans un grotesque achevé lors du trajet en train. Car il semble que le scénario de cette soi-disant « comédie » ait été écrit sur un coin de table de coffee shop à New York par un Noah Baumbach qui fantasme une France et une Italie aussi irréalistes que bourrés de clichés. À l’image de cette arrivée chez nous où les limousines transportant les protagonistes traversent notre capitale absolument déserte de piétons et d’automobiles : l’image est belle, mais, les Parisiens le savent hélas bien, elle relève de la seule imagination du cinéaste.

On n’a pourtant encore rien vu. La Gare de Lyon, revisitée par le cinéaste, ressemble à un espace qui ferait se bidonner de rire les décorateurs de la série « Emily in Paris », tandis que le train, vétuste, comme on n’en a pas vu chez nous depuis les années 1970, accueille des voyageurs des plus improbables.

Tout le monde parle un anglais courant dans ce train - n’importe quoi - y compris le contrôleur. La chance. Certains ont des bérets, d’autres se baladent avec des baguettes (il fait le voir pour le croire), tous semblent hystériques quand le convoi stoppe en pleine campagne à la faveur d’une bagarre ridicule et absurde entre Jay Kelly et un quidam. La partie transalpine du récit ne va rien arranger : c’est reparti pour une lamentable enfilade de perles sur le caractère supposé des Italiens, pas mieux traités que nos compatriotes.

Et pourtant, il joue quasiment son propre rôle

À ce stade, ceux qui n’ont pas eu à subir cette guignolade pourraient s’imaginer qu’au moins il reste le plaisir d’assister à une performance de George Clooney. Encore raté : le comédien joue comme une patate, un comble pour quelqu’un qui interprète quasiment son propre rôle et qui vit une partie de l’année en France ! Il se manque tellement qu’on a d’yeux, tout au long du film, que pour Adam Sandler, lequel délivre, pour sa part, une prestation très touchante en agent d’acteurs dévoué et stressé. On peut le remercier, même si ça ne suffit pas, loin de là, à sauver l’ensemble…

La note de la rédaction :

2/5

« Jay Kelly », comédie dramatique américaine de Noah Baumbach (2025), avec George Clooney, Adam Sandler, Laura Dern... 2 h 12.

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