Voilà 5 qu’ans qu’Emma a disparu. Personne ne sait ce qui est arrivé à cette adolescente de 12 ans jusqu’à ce qu’une vidéo ne devienne virale sur les réseaux sociaux et relance l’enquête. Générée par une intelligence artificielle, elle montre la jeune fille qui dit vouloir raconter ce qui s’est réellement passé. Jeanne Nogarède, cheffe de gendarmerie dans son village natal, brillamment interprétée par Olivia Côte (« César Wagner »), est déterminée à faire toute la lumière sur cette affaire. En filigrane, la fiction interroge l’existence de ces « fermes à clics », créées pour fabriquer automatiquement du contenu à partir des « centres d’intérêt » des Internautes. Au fil des quatre épisodes, la tension monte. Le tempo s’accélère. Les rebondissements, savamment orchestrés, tiennent en haleine jusqu’au dénouement final.
On n’est pas vraiment surpris de constater que, dans ce petit village, tout le monde a quelque chose à cacher mais on se prend rapidement au jeu, saisi par la détresse de cette mère anéantie, et par la détermination sans faille de l’enquêtrice. Attentionné et investi, le personnage campé par Olivia Côte veille sur chacun : les ados qui prennent du protoxyde d’azote comme des bonbons, la maire qui ne compte pas ses heures pour venir en aide aux habitants, la voisine battue par son mari.
Des sous-intrigues inégales
Pièce après pièce, avec une ténacité qui force l’admiration, la cheffe de gendarmerie reconstitue le puzzle. Rien ne semble pouvoir la détourner de son but. Ni sa mère, atteinte d’Alzheimer, qu’elle trouve sur le bord de la route, un peignoir enfilé par-dessus son maillot de bain, décidée à aller bronzer à la plage… qui se trouve à 50 km.
Ni son mari, enfermé à la prison de Montpellier et régulièrement agressé par ses codétenus. Ni ses fils qui, sans mesurer le danger, flirtent avec la ligne rouge. Jeanne Nogarède garde le cap dans la tempête qui fait rage de toutes parts. « Ça va aller », répète-t-elle comme pour se convaincre elle-même. Insubmersible. On regrette des sous-intrigues inégales, qui frôlent parfois la caricature. Était-il bien nécessaire de mettre en scène ce père qui se sent obligé de jouer les justiciers masqués ? Olivia Côte, elle, reste droite dans son jeu et incarne avec brio une femme indestructible, qui mène de front un nombre de combats qu’on ne soupçonne pas.
La note de la rédaction :
3.5/5
« La Disparue de Compostelle », , série policière française réalisée par Floriane Crépin (2025), avec Olivia Côte, Samir Boitard, Nicole Calfan, Vincent Deniard, Cécile Rebboah, Carole Bianic… (Quatre épisodes de 52 minutes)












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