Après les éoliennes, les panneaux solaires. Près de La Rochelle, Andilly-les-Marais lance ce vendredi une nouvelle levée de fonds pour bâtir le premier parc photovoltaïque citoyen de Charente-Maritime. Cette commune possède déjà les trois plus hautes éoliennes de France gérées par la Coopec (Coopérative de production d’énergie citoyenne en Aunis-Atlantique) et ses 450 sociétaires. Elle entend compléter cette production avec 1 600 modules photovoltaïques répartis sur près de 2,3 ha, pour une puissance totale de 999 kilowatts (kW).
Quatre entreprises et trois communes seront alimentées
« Les panneaux seront déployés sur une parcelle appartenant à la commune, une ancienne carrière qui a été comblée, impropre à toute autre activité, y compris agricole », résume Bertrand Cardinal, le président de la Coopec. Cette coopérative qui alimente déjà plus de 10 000 foyers alentour avec ses éoliennes dédiera cette fois le tiers de la production photovoltaïque à l’autoconsommation collective. Quatre entreprises situées dans un rayon de 20 km et trois communes (pour leurs bâtiments publics) seront directement alimentées. « Nous facturerons nous-mêmes à ces consommateurs, on souhaite d’abord nous roder », détaille Bertrand Cardinal qui n’entend pas griller les étapes ni la coopérative.
Le reste de la production sera revendu sur le marché de l’électricité à un prix garanti – la Coopec n’a eu d’autre choix pour obtenir le soutien des banques. Estimé à 862 000 euros, ce parc photovoltaïque citoyen sera d’abord financé par des emprunts. « Entre 500 000 et 600 000 euros », avance Bertrand Cardinal. La Coopec puisera aussi dans ses fonds propres à hauteur de 50 000 euros. La levée de fonds auprès des sociétaires permettra enfin de boucler ce budget.

En échange de ce coup de pouce, la Coopec proposera une rémunération : « 3 % d’intérêts sur 6 ans, ou 4 % sur 12 ans », explique Bertrand Cardinal : « C’est plus que le Livret A ». La Coopec dispose de toutes les autorisations administratives. Les premiers travaux débuteront en janvier. Le parc photovoltaïque citoyen d’Andilly-les-Marais devrait même entrer en service d’ici la fin de l’année 2026. La levée de fonds qui s’adresse à tous les Français s’achèvera, elle, le 31 mars.
« Ça n’est pas compliqué avec le soutien d’associations »
Pour éviter tout conflit d’intérêts, Sylvain Fagot, le maire d’Andilly-les-Marais, ne peut être sociétaire de la Coopec. Ce qui ne l’empêche pas d’être fier. « Nous nous sommes approprié ces projets, éolien et photovoltaïque. Il ne faut pas en avoir peur, les laisser aux mains des industriels. Ça n’est pas compliqué et il existe des associations pour accompagner les collectivités », plaide-t-il.
Avec l’argent généré par les éoliennes, souligne Sylvain Fagot, la Coopec a déjà pu aider financer du matériel pour l’école et offre les diagnostics de performance énergétique (DPE) à tous les habitants qui en font la demande. « Les sociétaires de la commune ont aussi droit à 500 euros pour l’achat d’un vélo à assistance électrique », sourit-il. À noter qu’aucun recours en justice n’a été déposé contre le parc photovoltaïque d’Andilly-les-Marais. La Coopec avait déjà réussi ce tour de force avec ses trois éoliennes imaginées et construites en moins de 6 ans. Une performance suffisamment rare pour être soulignée.












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