À Dieppe (Seine-Maritime), la municipalité a décidé de rallumer l’éclairage public entre minuit et 5h30 du matin dans l’ensemble de ses rues. Une décision appliquée depuis le milieu du mois de novembre. « À l’origine, cette décision faisait suite à l’explosion du prix de l’énergie, et en particulier de l’électricité, en 2022, en lien avec le début de la guerre en Ukraine. Avec la fin du tarif réglementé, nous étions comme les ménages confrontés à des choix drastiques à prendre pour payer notre facture », rappelle le maire (PCF) de la sous-préfecture, Nicolas Langlois. Cet arbitrage économique devait permettre de réduire les coûts en matière d’éclairage public de 40 %.
Depuis, la situation a évolué. Pas tant sur le front ukrainien que dans les comptes de la commune, qui compte autour de 29 000 habitants. « L’éclairage public, qui représentait 45 % de la consommation d’électricité de la ville, n’en représente plus que 29 % (soit autour de 370 000 euros entre 2024 et 2025, NDLR), en raison notamment du passage en LED de 36 % du parc de luminaires à ce jour, des équipements qui consomment 80 % de moins que les lampes traditionnelles », détaille l’élu communiste.
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Une récente délibération du conseil municipal a d’ailleurs acté le fait de faire remplacer par de nouvelles LED près de 1 100 points lumineux dieppois pour une facture de 300 000 euros. « Nos rues en comptent autour de 5 000, et notre ambition est d’avoir tout remplacé d’ici deux à trois ans », continue Nicolas Langlois, qui précise en outre qu’un nouveau contrat d’électricité plus avantageux doit entrer en vigueur au 1er janvier prochain.
Pour ceux qui travaillent tôt ou tard
Autant de motifs qui l’ont donc incité à rallumer l’ensemble des réverbères dieppois pour « les salariés qui bossent la nuit, ceux qui sortent des restaurants après leur service du soir, ceux qui se lèvent tôt pour aller sur le port ou à l’hôpital. Pour eux, ce n’était ni confortable, ni agréable. Je pense aussi à ceux qui utilisent un vélo ou une trottinette, toujours plus nombreux, pour se rendre sur le lieu de travail ». Et même si, selon lui, « l’extinction de l’éclairage n’entraîne pas davantage d’insécurité, ni de dégradations supplémentaires, certaines personnes pouvaient avoir un sentiment d’insécurité dans certains secteurs et n’osaient plus sortir ».
Reste la question écologique. Les défenseurs de l’environnement, dont certains font partie de la majorité municipale, ont en effet toujours mis en avant les avantages d’une nuit sans lumière pour le bien-être de la faune sauvage. « On doit marcher sur nos deux jambes », rétorque Nicolas Langlois. « On a par exemple pris le soin de baisser automatiquement l’intensité de l’éclairage public sur le front de mer après 22 heures, et on veillera à mettre en place des trames noires sur le territoire, là où cela peut avoir un impact positif sur la biodiversité. »












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