Un appel « combat civilisationnel » face à l'IA lancé par le philosophe Éric Sadin devant l’Unesco

il y a 2 day 7

Par Le Figaro avec AFP

Le 3 décembre 2025 à 15h06

« Il nous revient d’agir avant que les choses ne se développent, s’institutionnalisent, s’instaurent, se consolident et qu’il ne soit trop tard pour intervenir », estime le philosophe français.

« Il nous revient d’agir avant que les choses ne se développent, s’institutionnalisent, s’instaurent, se consolident et qu’il ne soit trop tard pour intervenir », estime le philosophe français. JULIEN DE ROSA / AFP

Le Français exhorte à entrer dans une « logique du refus », qui passerait par un encadrement, par exemple, par des garanties assurant que ni un auteur, ni un chanteur ne pourraient employer l’intelligence artificielle sans en faire état publiquement.

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Le philosophe français Éric Sadin a appelé, dans un discours prononcé à l'Unesco, à mener un « combat civilisationnel » contre l'intelligence artificielle (IA), en demandant notamment aux éditeurs littéraires ou plateformes musicales des garanties sur l'origine humaine de leurs œuvres. Trois ans après la création de Chat GPT et face à l'avènement des systèmes d'IA générative, « il y a un combat moral, politique, civilisationnel qui est à mener pour nos enfants, nos petits-enfants», a affirmé mardi ce philosophe, spécialiste des nouvelles technologies.

L'IA générative est « indéfendable », affirme Éric Sadin, dans « un appel » lancé devant l'organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture, qui a notamment adopté en 2021 un texte pionnier sur l'usage éthique de l'IA. « Il nous revient d'agir avant que les choses ne se développent, s'institutionnalisent, s'instaurent, se consolident et qu'il ne soit trop tard pour intervenir », exhorte-t-il.

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« L’ouragan qui va s’abattre sur le monde de la culture »

Outre des conséquences sur l'éducation, « il y a une urgence à voir l'ouragan qui va s'abattre sur le monde de la culture », estime-t-il, alertant notamment sur le risque d'aboutir à un « art sans signataire et désincarné », « de voir des précieux savoir-faire qui constituent notre richesse culturelle depuis un siècle disparaître ». « Cet appel s'adresse aux producteurs, c'est-à-dire au monde de la culture, à l'industrie culturelle, il s'adresse aux artistes, il s'adresse au public. Il ne s'adresse pas aux politiques puisqu'ils ont renoncé et qu'ils ne rêvent que d'investir toujours plus que la Chine, que les États-Unis, que l'Europe dans cette course aux grands modèles de langage et à d'autres choses », lâche-t-il.

Pour contrer cela, il demande d'entrer dans une « logique du refus », en appelant par exemple « tous les éditeurs de la planète » à prévoir dans les contrats signés par leurs auteurs une clause certifiant qu'« ils n'ont pas utilisé Chat GPT pour rédiger leurs textes ». Il demande aussi aux plateformes musicales à « mettre en place des procédés techniques afin de vérifier l'origine humaine des morceaux postés sur les plateformes », alors qu'aujourd'hui « 30 % » des musiques mises en ligne sont générées par IA. Il propose également au public de procéder à un «désabonnement massif» si ces mesures ne sont pas mises en place d'ici quelques mois.

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