La question du consentement était au cœur du procès de Cyril R., ex-réalisateur jugé pour les viols de quatre actrices et la sœur d’une ex-compagne. La cour et les jurés ont tranché : quatre victimes (dont l’une a subi une agression sexuelle) ont bien été abusées par cet homme âgé aujourd’hui de 51 ans, qui les incitaient à boire et consommer de la MDMA avant de passer à l’acte.
Ils ont délibéré pendant huit heures avant de rendre leur verdict dans la nuit de vendredi à ce samedi : Cyril R. est coupable des viols de trois jeunes femmes et d’une agression sexuelle sur une quatrième, mais acquitté pour les viols allégués de deux autres. Il a été condamné par la cour d’assises des Hauts-de-Seine à huit ans d’emprisonnement, soit presque la moitié de la peine requise par l’avocat général. Jugé libre, il a donc quitté le palais de justice menottes aux poignets.
« Nous avons été partiellement entendus sur le fond puisque mon client a été acquitté de deux viols, ce qui est une grande satisfaction, commente Me Slama, au lendemain du verdict. Mais la peine, bien qu’ayant été divisée par deux par rapport aux réquisitions, reste très importante. J’irai voir mon client en détention la semaine prochaine pour réfléchir à l’opportunité de faire appel. »
Pseudo-castings et drogue de l’amour
Selon le verdict rendu, en faisant boire de l’alcool aux victimes, en les convainquant de consommer « la drogue de l’amour », la MDMA, il a fait fi de leur consentement aux relations sexuelles.
Les victimes ont relaté à la barre des « black-out » lors de ces soirées avec Cyril R. qui les avaient attirées chez lui en leur faisant miroiter un rôle dans son film en préparation. Il avait repéré les jeunes actrices sur des sites spécialisés ou sur les réseaux sociaux, les avait ensuite contactées pour leur soumettre le scénario, avant de leur donner rendez-vous dans ses bureaux à Neuilly-sur-Seine.
C’est dans ce huis clos que les pseudo-castings ont viré au cauchemar pour ces toutes jeunes comédiennes rêvant de faire carrière, âgées d’une vingtaine d’années à l’époque des faits, entre 2015 et 2016, en 2010 pour petite sœur de l’ex-compagne du réalisateur.
La cour et les jurés ont considéré que Cyril R. n’est pas coupable des viols de deux jeunes femmes avec lesquelles il a entretenu une relation sentimentale après la première soirée.
Des aveux pendant le procès
Son avocat, Me Dylan Slama, avait plaidé l’acquittement pour chacun des faits reprochés. Son client s’est montré « insistant, très insistant », certes, mais les jeunes femmes ont bu et pris de la drogue elles-mêmes et Cyril R. s’est arrêté quand elles ont dit « non », a-t-il développé dans sa plaidoirie.
Le procès a eu cette vertu de mener Cyril R. aux aveux. Avant que les jurés ne se retirent pour délibérer, il a même dit avoir ressenti une certaine « plénitude » après avoir enfin reconnu « sa responsabilité » et admis les « viols » tout en assurant que son intention n’était pas de les commettre et qu’il n’était plus le même homme.












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