Biathlon : «J’espère que ça va payer», Quentin Fillon Maillet plus que jamais d’attaque à l’aube de l’hiver olympique

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Double champion olympique en 2022, le Jurassien de 33 ans lance, ce mercredi en individuel, sa 13e saison au plus haut niveau. Avec, toujours, la même soif de victoires.

Il n’est jamais rassasié. À 33 ans, Quentin Fillon Maillet a entamé, samedi dernier, sa 13e saison de Coupe du monde de biathlon par une deuxième place acquise sur le relais masculin avec l’équipe de France. Le lendemain, un léger coup de froid l’a contraint à déclarer forfait pour le relais mixte simple, assuré à sa place par Fabien Claude en duo avec Camille Bened (3e place). Simple précaution pour le Jurassien qui va attaquer l’individuel (20 km), ce mercredi (15h30) à Östersund (Suède), avec la «même appréhension», la «même excitation» et la «même envie» qu’à ses débuts sur le circuit.

«J’ai toujours abordé chaque saison en essayant d’être le plus fort possible, a confié le biathlète français à plusieurs médias dont Le Figaro avant d’entamer l’hiver. Mais j’ai senti, dans ma préparation, que c’est une année olympique et la motivation qu’on peut perdre parfois, un jour de pluie ou dans d’autres situations, je l’avais encore plus cette année. J’ai été un peu plus professionnel sur beaucoup de choses et j’espère que ça va payer.» Qui dit Jeux olympiques dit forcément souvenirs gravés à vie pour «QFM». En 2022, à Pékin, il s’était offert deux médailles d’or (individuel et poursuite) et trois breloques en argent (sprint, relais et relais mixte) avant de remporter le gros globe de cristal de la Coupe du monde.

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«La médaille d’or olympique et le globe de cristal me trottent dans la tête»

Le chef-d’œuvre fut tel que le Tricolore s’est «posé des questions» sur la suite à donner à sa carrière, une fois le Graal atteint. «Est-ce que je suis capable de reproduire ce type de performances ? J’ai plus de certitudes maintenant qu’en 2021 avant les JO, répond le plus expérimenté des Bleus. J’apprécie toujours ma vie de sportif. C’est pour cela que j’ai encore envie de continuer, je fais ce que j’adore. Si la victoire est présente, c’est fabuleux. Et qu’elle soit là ou pas, j’aurais en tout cas donné le maximum.»

5e du classement général de la Coupe du monde l’an passé, avec une seule victoire au compteur (le sprint d’Oberhof), Fillon Maillet connaît mieux que quiconque sa capacité «à être performant lors des grands évènements.» Il n’y a donc pas de raison de cacher ses ambitions. «Bien entendu, la médaille d’or olympique et le globe de cristal me trottent dans la tête», avance-t-il, avant toutefois d’atténuer : «Je ne me focalise pas que sur la victoire qui est vraiment l’aboutissement d’un cheminement d’actions. Je me concentre surtout sur des points techniques et précis que j’essaie de mettre en place pour être à 100% sur chacune des compétitions.» Durant l’intersaison, celui qui ne fera de concessions entre la Coupe du monde et les Jeux olympiques - comme son compatriote Eric Perrot - a notamment orienté son entraînement sur le tir couché, qui lui a posé des problèmes lors des deux dernières saisons.

Travail minutieux sur le tir couché

Avec Jean-Pierre Amat, coach de tir des Bleus, il a réfléchi à plusieurs axes d’améliorations : le port d’un brassard au bras pour «compenser en partie les grosses pulsations cardiaques» en position couchée, l’amélioration de cette position sur le tapis qui tend à «être plus rigide pour éviter l’erreur humaine» et l’utilisation de nouvelles crosses de carabine. «Mon excitation quand j’arrive sur les courses se transforme parfois en crispation et la crispation amène des erreurs sur le tir couché», ajoute le double champion olympique, qui travaille au quotidien sur «l’aspect émotionnel et mental» lié au tir.

Lors du premier relais de l’hiver, samedi, le natif de Champagnole, parti en deuxième relayeur de la France, s’est rassuré avec aucune balle égarée sur le tir couché et une seule pioche sur le debout. Ce qui a contribué à la deuxième place des Bleus, seulement battus par la Norvège désormais orpheline des frères Boe. Johannes et Tarjei, légendes du biathlon, ont en effet pris leur retraite en mars dernier, laissant Quentin Fillon Maillet comme le biathlète le plus titré encore en activité.

Plus les années passent, plus le niveau se densifie. C’est de plus en plus difficile de faire la différence sur les compétitions

Quentin Fillon Maillet

«C’est dommage qu’ils soient partis une année avant les Jeux. J’aurais adoré renouveler le beau combat que j’ai eu avec Johannes Boe aux Jeux de Pékin. C’était intense, c’était fort. Un coup c’était lui (Johannes Boe avait remporté l’or sur le sprint et la mass start, NDLR), un coup c’était moi», se souvient le Français, conscient que le départ des deux frangins «laisse plus de place sur le circuit.» Mais la concurrence incarnée par Sturla Lægreid, Éric Perrot, Tommaso Giacomel, Sebastian Samuelsson ou encore Émilien Jacquelin reste féroce. «Plus les années passent, plus le niveau se densifie, valide «QFM». C’est de plus en plus difficile de faire la différence sur les compétitions.» Rendez-vous ce mercredi pour la première bataille d’un hiver qui s’annonce passionnant. Un de plus pour Quentin Fillon Maillet.

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