Rugby, Champions Cup : l’UBB a désormais un statut et des ambitions à assumer

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Sacré champion d’Europe l’an dernier, Bordeaux-Bègles remet son titre en jeu et lance sa nouvelle campagne par un déplacement périlleux à Pretoria chez les Bulls sud-africains.

Sur la route de son premier sacre en Champions Cup, l’Union Bordeaux-Bègles avait réalisé l’an dernier un sans-faute, ce qui lui avait permis de terminer premier de poule et de s’assurer un parcours dégagé jusqu’aux demi-finales, devant le Stade Toulousain qui, lui, avait laissé en route un petit point de bonus offensif. Pas le droit à l’erreur d’entrée. Les champions d’Europe en titre étrennent leur titre par un déplacement des plus risqués, ce samedi en Afrique du Sud, sur la pelouse des Bulls de Pretoria.

Un voyage qui a commencé dès dimanche soir, avec un long vol, pour se rendre de l’autre côté du globe, sans repasser par Bordeaux après le revers concédé à Montpellier. Avec la volonté de vite évacuer les dernières sorties décevantes en Top 14 : d’abord ce revers concédé à Chaban-Delmas face à la Section Paloise (33-34) puis cette défaite au MHR (28-24), où l’UBB - réputée pour sa force de frappe offensive - a cruellement manqué d’efficacité. ce qu’avait pointé le manager Yannick Bru : «On a perdu car on a été passif sur les zones de contact en première période. Montpellier est entré trois fois dans nos 22 mètres et a marqué 21 points. Cela fait sept points par entrée, c’est un record mondial. À l’inverse on est rentré six ou sept fois dans leurs 22 mètres et on a inscrit un seul essai.»

Passer dix jours ensemble, ce n’est pas forcément anodin à cette période, on ne le fait pas souvent, il faut le prendre positivement

Maxime Lucu

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Et le technicien girondin de se projeter sur la nouvelle compétition qui démarre ce week-end :  «On peut construire sur ce match mais ce n’est pas suffisant. Maintenant, place à la Coupe d’Europe. En termes d’intensité, on a eu une belle répétition. Même dans la couleur du maillot, les Bulls ressemblent beaucoup à Montpellier, avec une mêlée destructrice, de la puissance dans le jeu, dans leur pack.» Après avoir été à la peine au moment de la fenêtre internationale, les Bordelais récupèrent leurs forces vives (notamment Bielle-BiarreyPenaud, Page-Relo et Tameifuna) pour ce premier gros choc sud-africain.

L’UBB sait qu’elle a désormais une cible dans le dos. Rançon du succès. «Là, nous sommes les chassés, donc ça change complètement. C’est ce qui peut se passer demain, ça change beaucoup de choses parce qu’on n’a plus le droit à l’erreur», souligne Maxime Lucu. Le demi de mêlée international confie que «passer dix jours ensemble, ce n’est pas forcément anodin à cette période, on ne le fait pas souvent, il faut le prendre positivement. (...) Ça arrive au bon moment aussi parce qu’on récupère les internationaux.» Histoire de «repartir sur une nouvelle saison, sur un nouvel élan» pour «construire quelque chose de bien dans cet hiver».

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Battus dans le jeu aérien par les Palois et sur courant alternatif devant, les Bordelais sont attendus, en Afrique du Sud, sur ces deux points faibles récemment identifiés. Cameron Woki et ses coéquipiers devront relever le défi d’une équipe qui compte 18 Springboks dans son squad. Notamment la première ligne composée du talonneur Johan Grobbelaar et des piliers Gerhard Steenekamp et Wilco Louw, qui était entrée en cours de jeu contre l’Irlande et avait fait de gros ravages en mêlée fermée. Sans oublier, derrière les expérimentés Handré Pollard, Kurt-Lee Arendse et Willie le Roux.

Match complètement fou à Pretoria en 2024

Le pack bordelais - qui avait brillamment répondu en fin de saison dernière aux critiques sur son manque de densité physique et de mordant - sera à nouveau privé de plusieurs joueurs clés (Cazeaux, Bochaton, Gazzotti, Du Preez). En janvier 2024, l’UBB était passée tout près de l’exploit à Pretoria avec une équipe remaniée, mais s’était finalement inclinée avec les points du bonus offensif et défensif (46-40). Yannick Bru avait alors «tiré un coup de chapeau pour l’effort physique et mental qu’ont consenti les gars», saluant «l’intensité et l’engagement» mis par ses troupes.

Cette fois, l’homme fort de l’UBB a martelé après la défaite sur la pelouse du MHR : «Ce n’est pas suffisant. On ne pourra pas accepter de mourir comme ça à Pretoria.» Une entrée en matière musclée et un défi de taille : jamais une équipe qui s’est déplacée en Afrique du Sud n’a remporté le titre de la foulée. Pas le droit à l’erreur. «Il faut être focus sur ce premier match, car on sait que chaque rencontre est importante pour disputer les phases finales à domicile. Et on sait à quel point c’est dur quand ce n’est pas le cas», insiste Nicolas Depoortere dans Midi Olympique .

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Il sera temps, ensuite, de basculer sur la réception des Scarlets gallois, le 13 décembre, puis d’enchaîner avec un mois de janvier 100% anglais : réception de Northampton pour un remake explosif de la dernière finale et déplacement à Bristol. Du costaud pour le champion en titre.

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