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LE PARISIEN WEEK-END. À partir de 1941, Maria Reiche a étudié les mystérieux géoglyphes creusés par un peuple pré-inca dans le désert. À l’occasion de la sortie du film « Lady Nazca », retour sur la passion de cette Allemande devenue une icône au Pérou.
Par Gwénaëlle LoaëcLe
6 décembre 2025 à 09h10

Décembre 1941, au Pérou. Rien ne prédestinait l’Allemande Maria Reiche à monter dans le bus qui la conduit à Nazca, un désert dans le sud du pays, depuis Lima, la capitale où elle vit depuis cinq ans. Soit près de 440 kilomètres ponctués d’arrêts, parcourus en douze heures à travers les Andes. Paul Kosok, un archéologue américain, lui a confié une mission qu’elle a acceptée sans hésiter. Il souhaite qu’elle l’aide à décrypter les intrigantes lignes creusées dans le sol aride de cette étendue sans âme qui vive de 500 kilomètres carrés. Certaines sont parfaitement droites et s’étirent sur plusieurs kilomètres. D’autres se déroulent en courbes géantes ou dessinent d’immenses formes géométriques, florales, animales. Toutes ne s’apprécient pleinement que depuis le ciel.
Ces géoglyphes, les plus exceptionnels au monde, sont l’héritage énigmatique des Nazcas, peuple pré-inca qui vécut entre 200 av. J.-C. et 500 ap. J.-C. dans le sud du Pérou. Dans ce désert – l’un des plus secs de la planète – coincé entre l’océan Pacifique et la cordillère des Andes, la chaleur est étouffante et le vent, absent. Grâce à ce climat, les lignes de Nazca ont été préservées. Dissimulées par une couche de poussière accumulée pendant des siècles, elles ont été découvertes par hasard en 1926 par deux archéologues. Ils ne leur ont pas trouvé un grand intérêt ; Maria Reiche, si. Au point de consacrer toute sa vie à chercher à percer leurs mystères. Ce vestige, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, est aujourd’hui le site le plus visité au Pérou, après le Machu Picchu.












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