«Notre ambition, c’est d’être champion du monde»: Fabien Galthié plante le décor pour le Mondial 2027

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À l’issue du tirage au sort de la prochaine Coupe du monde, le sélectionneur tricolore a réaffirmé ses ambitions pour les Bleus et le rugby français.

Un parcours favorable jusqu’en demi-finale

«Ce tirage au sort nous projette directement sur la compétition. C’est déjà demain, c’est déjà l’Australie et cette Coupe du monde, on l’attend de pied ferme. En étant tête de série, on pouvait imaginer que l’on aurait une poule abordable dans cette nouvelle formule. On va quand même respecter l’ensemble des équipes qui nous sont opposées. C’est vrai qu’ensuite vous allez imaginer un parcours qui nous amènerait éventuellement en demi-finale face à un adversaire de l’autre partie de tableau où se situe l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud. Ils représentent neuf titres de champion du monde.»

Une entrée en matière peu relevée

«On n’a pas de préférence (par rapport à 2023 au premier match relevé contre les All Blacks, NDLR). On peut se rendre compte qu’une Coupe du monde, c’est long. Des grandes épreuves sportives, c’est sûrement la plus longue, plus que les Jeux olympiques ou la Coupe du monde de football. Les huitièmes de finale ont été rajoutés, donc c’est quasiment une compétition de deux mois. Pour ceux qui jouent les demi-finales, c’est sept matchs, trois matchs de poules et quatre matchs de phase finale. On a déjà joué contre le Japon. Les États-Unis, on les a affrontés en Coupe du monde et moi je les ai joués en 1991. Les Samoa, c’est une équipe que l’on a affrontée par moments, mais pas énormément. On va jouer cet été au Japon, à Tokyo. C’est vrai que c’est une poule qui nous semble «abordable», alors respectons nos adversaires. (…) Mais on est heureux de pouvoir enfin se projeter sur cette compétition. Cela remue des sentiments liés à la joie, à l’envie de participer à cette compétition.»

On sait déjà qu’entre la finale de Top 14 et le début de notre préparation, contrairement à 2023, on aura deux semaines de plus Passer la publicité

Une préparation différente de 2023 ?

«On apprend des expériences précédentes. Je ne peux pas vous parler de la convention (entre la FFR et la LNR qui va être renégociée). Mais on sait déjà qu’entre la finale de Top 14 et le début de notre préparation, contrairement à 2023, on aura deux semaines de plus. Les joueurs qui seront finalistes auront un mois pour se régénérer et commencer la préparation. On a prévu trois matchs de préparation en Europe qui arriveront après un mois, c’est-à-dire quatre semaines de préparation. On attendait le tirage au sort pour valider avec nos futurs adversaires. Mais ce sera trois très beaux matchs de préparation en Europe. Et ensuite, comme vous l’avez dit, il faut arriver avec un délai suffisant pour s’adapter au décalage horaire, qui est important en Australie. Cela fait une vision sur cinq mois avec la fin de la finale de Top 14, un mois de régénération, un peu moins de deux mois de préparation et un peu moins de deux mois de compétition au maximum, ce qui est notre ambition. Normalement, vous saurez d’ici un mois quels seront nos adversaires en matchs de préparation.»

Pourquoi trois matches de préparation ?

«Si on regarde bien, on ne joue pas énormément. Nous, notre saison internationale fait huit matchs, c’est la tournée de novembre et le Tournoi des six nations. Après, on part en tournée avec une équipe reconfigurée pour des raisons que vous connaissez. Donc si on se projette sur la saison à venir, il y aura cinq matchs du Tournoi. Après il y a une tournée particulière dans l’hémisphère sud. Ensuite, on rejoue pour la compétition qui est nouvelle (la Coupe des nations). On aura trois matchs, plus un match de classement. Donc ça nous fera neuf matches puis le Tournoi des six nations. C’est peu de matchs finalement pour jouer en équipe de France. Donc c’est intéressant de rajouter trois matchs de préparation. On en avait fait quatre en 2023, ce qui était formidable pour être prêt face à la Nouvelle-Zélande. Pourquoi pas quatre matchs ? Parce qu’il faut laisser du temps pour les joueurs encore. Pour qu’ils se régénèrent avant de partir. Il y a un temps d’acclimatation sur le lieu qui est nécessaire avec le décalage horaire. Et World Rugby interdit les matchs de préparation un peu plus d’une semaine avant l’ouverture de la compétition. Trois matchs c’est cohérent, ce n’est ni trop ni pas assez, sachant qu’il y aura des rotations. On a besoin de jouer des matchs parce que tous les matchs nous amènent à régler des problèmes ou à identifier des problèmes. S’entraîner, ce n’est pas la même chose.»

L’Afrique du Sud grande favorite ?

«L’Australie c’est deux Coupes du monde, la Nouvelle-Zélande trois Coupes du monde. Pour eux, c’est une ambition forte de performer. L’Australie, c’est juste à côté de la Nouvelle-Zélande. Ils sont un petit peu chez eux. Et puis bien sûr, aujourd’hui le numéro un mondial, double champion du monde en titre, qui clairement marche aujourd’hui sur le niveau mondial, c’est un rendez-vous potentiellement. Il faudra se qualifier mais c’est un rendez-vous grandiose. En face de nous, il y a neuf titres de Coupe du monde qui vont plus ou moins passer l’échéance. Sachant que le dixième c’est l’Angleterre, qui est sur l’autre tableau. À condition qu’on soit premier de poule…»

Un tirage au sort trop tôt ?

«Je ne vois pas trop la hiérarchie mondiale bouger d’ici deux ans. Le tirage est critiqué, je ne sais pas pourquoi. Si l’on compare au football peut-être, qui fait son tirage au sort pour une compétition qui va avoir lieu cet été. Le football a peut-être des contraintes que le rugby n’a pas, ou inversement. D’un point de vue plus politique et économique, cela permet assez tôt, pour toutes les nations, de connaître leur camp de base et le lieu de leur match. Il faut imaginer que pour les supporters, aller en Australie, c’est un investissement conséquent. C’est une destination lointaine pour toutes les nations. J’imagine qu’il y a une volonté d’accompagner les supporters, les sociétés d’organisation, tout ce qui est la billetterie. À l’échelle mondiale, deux ans, c’est un bon moment. (…) Si je me mets à la place des joueurs, ils savent qu’il y a le Tournoi de cette année et celui de 2027, c’est très peu en fait dans l’échelle de la préparation d’un joueur.»

La pression est là tout le temps. Et c’est normal. Moi je vous dirais que jamais l’équipe de France n’a remporté cette compétition

La pression d’être attendu en demi-finale ?

«La pression est là tout le temps. Et c’est normal. Moi je vous dirais que jamais l’équipe de France n’a remporté cette compétition. Dans l’histoire de cette compétition, l’équipe de France ne l’a jamais gagnée. (…) Être champions du monde, c’est notre ambition. De manière très claire, je vous réponds oui. Ça sera très difficile. C’est plus facile de ne pas l’être que d’obtenir ce Graal. Très clairement, le rugby français, l’équipe de France, ne l’a jamais fait. Et notre ambition, c’est de l’atteindre. Pour nous, le staff, pour les joueurs qui composent cette équipe. À jamais les premiers. Potentiellement.»

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La signature de la convention FFR-LNR

«Les rapports avec les clubs sont très bons. On a des contraintes, chaque environnement a des contraintes. Nous, au niveau international, on a des contraintes, les clubs ont aussi des contraintes. Maintenant, le sujet est politique. Nous avons beaucoup travaillé dessus. Depuis 1995 et le début du rugby professionnel, il existe un écosystème spécifique, sur lequel tout le monde travaille pour faire le mieux possible. Aujourd’hui, les décisions qui vont être prises dans la nouvelle convention, qui va dépasser bien sûr le cadre de 2027. J’ai presque envie de dire que pour 2027, c’est déjà demain. Et la convention qui va être signée, c’est déjà en pensant 2031 et à l’évolution de l’économie française.»

Le retour à la compétition d’Antoine Dupont

«Antoine a joué une grosse demi-heure avec le Stade Toulousain et je trouve que ça s’est plutôt bien passé. Facilité par le Racing qui avait décidé de faire une opposition à 14 d’abord, puis après à 13. Il a eu des espaces… Les circonstances faisaient qu’en face , il y avait une équipe qui jouait à un ou à deux de moins, mais ça lui a permis de renouer avec la compétition. C’est toujours très spécial de reprendre neuf ans plus tard, et surtout après une blessure au genou. Il n’avait pas strappé son genou. Souvent, on strappe son genou parce qu’on a besoin, lui son genou n’était pas strappé. Et sur ce que j’ai pu voir, on a retrouvé le joueur et toute sa singularité dans ces 30 minutes. C’est de bon augure pour la suite.»

Un titre à défendre dans le Tournoi

«Il me semble que le dernier titre regagné, si je ne me trompe pas, c’est 97-98. C’était le début du rugby professionnel. C’est intéressant, pour nous, d’aller challenger cette performance. Avec un calendrier très particulier. On va jouer un jeudi soir (contre l’Irlande). La préparation pour jouer face à l’Irlande sera diminuée de 3 jours. Et on sait que tous les jours comptent quand on retrouve l’équipe de France. On sait que généralement, on monte en puissance au fil de la compétition. Il ne faut pas oublier ce qu’on a fait pendant les quatre dernières semaines. C’est-à-dire tous les points d’amélioration qu’on a pu noter. On doit mieux travailler sur le geste défensif, le plaquage à deux, la manière dont on va compléter le plaquage.»

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