Depuis plusieurs semaines, les propriétaires de troupeaux d’ovins dans le Puy-de-Dôme sont inquiets. À l’instar de leurs homologues des départements voisins du Limousin, plus habitués à cette problématique, les éleveurs auvergnats doivent composer avec le loup. En attestent plusieurs actes de prédation recensés avec la « piste du loup non écartée », selon la Direction des Territoires comme à La Tour-d’Auvergne, fin octobre, où une brebis et un agneau ont été retrouvés morts.
« J’ai eu beaucoup d’appels et d’envois de photos d’éleveurs qui se posent des questions, rapporte Richard Randanne, président de la Fédération Départementale Ovine du Puy-de-Dôme. Tant qu’on n’est pas touché, ça reste quelque chose d’assez éloigné. En revanche, lorsqu’on est victime, ça devient quelque chose de plus prégnant. » Si l’heure n’est pas à la psychose, l’angoisse est présente dans ce territoire supposément méconnu du canidé. Sa présence ne serait actée que depuis quelques années.
« La première attaque a dû avoir lieu en 2021 ou 2022, se souvient Richard Randanne. Et ça peut être proche de Clermont-Ferrand, à proximité d’habitations urbaines. On voit que le loup n’a pas peur de l’Homme. Je pense que ça va commencer à travailler dans les têtes des agriculteurs, des éleveurs, surtout dans un département où il y a pas mal d’activités collectives avec des bergers. »
« La protection des élevages n’est pas la meilleure solution »
Soucieux du « respect de la biodiversité », Richard Randanne tient à mesurer ses propos au moment d’évoquer ce sujet brûlant afin d’éviter un potentiel début de tensions ou de polémiques avec les défenseurs du loup. En revanche, l’éleveur, installé à Vernines, déjà épuisé par la gestion de la fièvre catarrhale ovine, attend des réponses de l’État. « La protection des élevages n’est pas la meilleure solution car elle engendre plus de travail pour les éleveurs, explique-t-il. Il faudrait plutôt augmenter le pourcentage de prélèvement de loups. »












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