Donald Trump se veut rassurant : ses équipes ont eu "l’impression" au cours des derniers jours d’intenses pourparlers que "Vladimir Poutine veut mettre fin à la guerre", a déclaré mercredi le président américain. Une faible garantie qui pourrait ne pas s’avérer suffisante pour les responsables ukrainiens, qui rencontrent ce jeudi 4 décembre à nouveau l’émissaire américain Steve Witkoff. Pendant ce temps, le président français cherche le soutien de la Chine, seul pays à pouvoir influencer la Russie sur le sujet de l’Ukraine, durant une visite diplomatique en grande pompe à Pékin, qui durera jusqu’à vendredi.
Les infos à retenir :
⇒ Donald Trump assure que Vladimir Poutine "veut mettre fin à la guerre"
⇒ Emmanuel Macron demande à la Chine de coopérer sur l’Ukraine
⇒ L'ONU réclame le retour des enfants ukrainiens enlevés par la Russie
Vladimir Poutine veut la paix, selon Donald Trump
Donald Trump a assuré mercredi 3 décembre que ses équipes avaient eu "l’impression" que le président russe "voulait mettre fin à la guerre", au lendemain d’une "très bonne rencontre" à Moscou entre le président russe et son émissaire Steve Witkoff. Le président américain n’a toutefois pas donné de précision sur la suite des négociations. "Ce qui ressortira de cette rencontre ? Je ne peux pas vous le dire", a-t-il d’ailleurs tempéré.
Depuis deux semaines, Washington cherche à faire adopter un plan pour mettre fin à la guerre. Mais la recherche d’un compromis est très difficile, alors que sur le front l’armée russe continue d’avancer lentement malgré des pertes considérables. Les tractations continuent ce jeudi avec une rencontre en Floride entre le négociateur ukrainien Roustem Oumerov et Steve Witkoff, qui sera accompagné par le gendre du président Jared Kushner.
Emmanuel Macron presse la Chine sur l’Ukraine
Le président français Emmanuel Macron a pressé jeudi son homologue chinois Xi Jinping d’oeuvrer à mettre fin à la guerre en Ukraine, lors d’une visite en grande pompe à Pékin. "Nous devons continuer à nous mobiliser en faveur de la paix et de la stabilité dans le monde. Et de l’Ukraine aux différentes régions du monde qui sont touchées par la guerre, la capacité que nous avons à œuvrer ensemble est déterminante", a déclaré Emmanuel Macron après un entretien restreint et avant des discussions en format élargi.
Lors de son précédent voyage à Pékin en 2023, Emmanuel Macron avait déjà appelé Xi Jinping à "ramener la Russie à la raison". La Chine assure constamment vouloir la paix. Mais elle n’a jamais condamné l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Partenaire économique et politique primordiale de la Russie, elle est le premier pays acheteur de combustibles fossiles russes au monde, y compris de produits pétroliers, alimentant ainsi la machine de guerre. Des Européens l’accusent de fournir des composants militaires à Moscou. Le président chinois a réservé un traitement privilégié à son homologue russe Vladimir Poutine en septembre en l’invitant, avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un à un défilé militaire géant célébrant les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Londres et Oslo traquent ensemble les sous-marins russes
Le Royaume-Uni et la Norvège vont signer jeudi un nouvel accord de coopération dans la défense, prévoyant d’opérer ensemble une flotte de frégates pour "traquer les sous-marins russes" en Atlantique Nord, selon le ministère britannique de la Défense. Cet accord intervient quelques mois après l’annonce de l’achat par la Norvège d’au moins cinq frégates de Type 26 du groupe britannique BAE Systems, pour un montant de 10 milliards de livres (11,5 milliards d’euros), rappelle le communiqué du ministère.
Les deux pays opéreront bientôt de façon "interchangeable" une flotte d’au moins 13 frégates, huit Britanniques et celles commandées par Oslo. Cette flotte, capable de "se déployer rapidement où que ce soit", veillera notamment à "traquer les sous-marins russes et protéger les infrastructures critiques britanniques", souligne le communiqué, sans préciser à partir de quelle date elle sera opérationnelle.
L'ONU réclame le retour des enfants ukrainiens enlevés
L’Assemblée générale de l'ONU a appelé mercredi au retour immédiat et inconditionnel des enfants ukrainiens transférés de force en Russie, un point particulièrement sensible dans les négociations autour d’un éventuel accord de paix entre Kiev et Moscou. La résolution, non contraignante, a été adoptée par 91 voix pour, 12 contre – dont la Russie – et 57 abstentions. Elle exige que Moscou assure "le retour rapide, sûr et inconditionnel de tous les enfants ukrainiens transférés ou déportés de force". Elle appelle également la Russie à mettre fin immédiatement à toute pratique de transfert forcé, de déportation, de séparation familiale ou d’endoctrinement d’enfants ukrainiens.
L’Ukraine accuse la Russie d’avoir enlevé au moins 20 000 enfants ukrainiens depuis le début de la guerre, l'"opération d’enlèvements d’Etat la plus importante de l’histoire" a déclaré à la tribune avant le vote la vice-ministre ukrainienne des Affaires étrangères Mariana Betsa, notant que plus de 1 850 d’entre eux avaient pu être récupérés.
Les Européens jugent possible une guerre avec la Russie
51 % des Européens jugent qu’il y a un risque élevé ou "très élevé" que la Russie puisse entrer en guerre avec leur pays dans les prochaines années, selon un sondage publié jeudi par la revue française Le Grand Continent. "La Russie représente donc, de très loin, la menace de guerre étatique la plus structurante dans l’opinion européenne", analyse la publication rattachée à l’Ecole normale supérieure française.
Le sondage a été effectué dans neuf pays de l’UE (France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Pologne, le Portugal, la Croatie, la Belgique et les Pays-Bas) sur plus de 9 000 personnes en tout. En Pologne, frontalière de la Russie et de son allié biélorusse, 77 % des sondés considèrent ce risque comme élevé ou très élevé. Ils sont 54 % en France ou 51 % en Allemagne. A l’opposé des Polonais, 65 % des sondés italiens jugent le risque faible ou inexistant.

il y a 1 day
3











English (US) ·