REPORTAGE - Le Figaro était au Palais de Tokyo, ce mercredi, où avait lieu la deuxième étape de la Diaspora Tour de la CAN 2025. Évènement inédit avant la compétition continentale de football disputée au Maroc à partir du 21 décembre.
Lorsque la légende ivoirienne Yaya Touré brandit sous la clameur le trophée de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), peu après 21h ce mercredi au Palais de Tokyo, à Paris, un grand souvenir refait surface dans son esprit. Celui du sacre de la Côte d’Ivoire lors de la CAN 2015 à l’issue d’une finale suffocante remportée face au Ghana (0-0, 9-8 aux tirs au but). Ce soir-là, le 8 février d’il y a dix ans, l’ancien joueur du Barça (2007-2010) et de Manchester City (2010-2018) était le capitaine des Éléphants entraînés par Hervé Renard et titrés sur le continent pour la première fois depuis 1992, après deux échecs lors des finales 2006 et 2012. Et avant la consécration, à domicile, en 2023. Sans Yaya Touré cette fois.
«À chaque fois que je vais en Côte d’Ivoire, on me parle de ce trophée. Personne n’a oublié au pays», glisse l’ex-milieu de terrain emblématique, véritable «guest-star» de la soirée du Diaspora Tour de la CAN Maroc 2025, organisée donc au Palais de Tokyo, dans sa grande salle «Le Yoyo». Sous la lumière tamisée rouge, accompagné au pupitre par l’humoriste Nordine Ganso qui joue les animateurs, le petit frère de Kolo Touré est le seul à avoir l’honneur de soulever la coupe. Celle-ci, brillante et dorée, a des faux airs de l’objet iconique de la Coupe du monde de football.
La star Yaya Touré
Le public présent, majoritairement composé d’invités et de quelques groupes de familles ou d’amis qui ont obtenu une place, use de photos et vidéos pour immortaliser la séquence. Il faut dire que l’attente était plutôt longue - malgré un généreux buffet de mignardises - avant que l’on retire le voile rouge recouvrant le trophée, placé au centre du lieu où flottent les 24 drapeaux des nations qualifiées à la prochaine CAN (21 décembre - 18 janvier).
Une fois chose faite, Nordine Ganso demande alors à Yaya Touré son favori. «La dernière fois que j’ai fait un pronostic, on a gagné en 2023», ricane l’Ivoirien, citant ensuite tous les outsiders potentiels de la compétition (Maroc, Ghana, Sénégal, Algérie, Égypte...). Histoire de ne froisser personne. Dans la foulée, la star du soir est montée sur scène pour participer à une table ronde animée par le journaliste Mehdi Maïzi, qui a aussi posé des questions à l’international gabonais Bruno Ecuele Manga (37 ans, 116 sélections) et au joueur sénégalais de l’Olympique Lyonnais, Moussa Niakhaté (29 ans, 22 sélections).
«La diaspora africaine est partout»
Bons et mauvais souvenirs en Coupe d’Afrique, meilleurs supporters, considération et image de la CAN dans le football mondial... Plusieurs thématiques ont été abordées par chacun. Dans le but de valoriser un continent et son plus grand tournoi qui vont vivre des émotions très fortes durant les fêtes de fin d’année. «Je suis super content, c’est un honneur d’être ici», confie Moussa Niakhaté, ultra-sollicité médiatiquement dès qu’il a débarqué dans «Le Yoyo». «Une soirée comme celle-ci met en avant la culture et le foot africains. La faire à Paris, c’est encore plus important vu l’histoire de la France avec l’Afrique. Il y a beaucoup d’immigration à Paris donc c’est un beau clin d’œil de l’histoire», ajoute le défenseur central de l’OL, remerciant au passage son club de l’avoir libéré en pleine semaine pour se rendre dans la capitale.
Très impliqué, il souhaitait à tout prix être présent. Tout comme son compatriote Edgar Barros, créateur de contenus cumulant 2 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux (Instagram, Tik Tok...). Interrogé quelques secondes avant la révélation du trophée de la CAN, le Sénégalo-espagnol de 26 ans, tout sourire, se félicite : «On voulait des événements comme celui-ci, l’idée est de valoriser l’Afrique à sa juste valeur. Je dis souvent que l’Afrique, ce n’est pas le futur mais le présent.» Au quotidien, Edgar Barros essaie de «créer des passerelles culturelles» et dit avoir parcouru «18 pays cette année» (Malaisie, Thaïlande, Japon, Corée du Sud...) pour rendre visite aux Sénégalais expatriés. «La diaspora africaine est partout», conclut en vitesse l’influenceur qui ira au Maroc dans quelques semaines pour suivre de près les Lions de la Téranga.
Le foot en Afrique, c’est plus qu’un tournoi. C’est une communauté, une unité, une célébration pour tous
Samson Adamu, directeur des compétitions de la Confédération africaine de football (CAF).Il fera partie des milliers de supporters attendus dans le pays d’Afrique du Nord, terre d’accueil «sans aucun doute» de «la plus grande CAN de l’histoire», avance Samson Adamu, directeur des compétitions de la Confédération africaine de football (CAF). Disponible plusieurs minutes avant que la fête ne se poursuive en musique - avec les artistes Mohamed Ramadan et Youssoupha débarquant par surprise - le dirigeant vante les neuf stades et les installations «de classe mondiale» (hôtels cinq étoiles, terrains d’entraînement) réservées aux équipes pour la fête soit «magnifique.» L’objectif de la CAN 2026 étant, par extension, «de montrer que l’Afrique est capable d’organiser seul la Coupe du monde» dans le futur (le Maroc sera coorganisateur du Mondial 2030 avec l’Espagne et le Portugal).
L’ambition ne manque pas. L’engouement non plus, en témoigne l’ambiance légère et festive qui a accompagné cette première soirée de la deuxième étape du Diaspora Tour de la CAF à Paris, avant la suite ce jeudi. Les 27 et 28 novembre, le sublime trophée de la Coupe d’Afrique des Nations était à Londres, exposé à Piccadilly Circus. Il retournera, bien entendu, au Maroc d’ici le 21 décembre, jour de la cérémonie et du match d’ouverture opposant le pays hôte aux Comores, à Rabat. «Le foot en Afrique, c’est plus qu’un tournoi. C’est une communauté, une unité, une célébration pour tous, résume Samson Adamu, fier du déroulement des opérations. On a donné aux Africains, qui ne peuvent pas venir au Maroc pour la compétition, l’opportunité de voir le trophée.»

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