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Vu le nombre d’opérations en constante progression, augmenter la taille de ses seins séduit toujours. Avant de sauter le pas, il est important de prendre en compte la longévité des implants mammaires, qui n’est pas éternelle. On fait le point avec deux experts.
L'essentiel
Résumé par l’IA, validé par la Rédaction.
Les prothèses mammaires sont comme nous, elles vieillissent. Selon les dernières statistiques de la Société américaine des chirurgiens plasticiens, 20 % des femmes remplacent leurs implants 8 à 10 ans après leur opération, quand les autres les gardent pendant 20 ans ou plus. Les différentes générations de prothèses et de matériaux qui les composent (gel et enveloppe) peuvent expliquer ces variations.
Quels sont les signes d’une prothèse esthétique qui prend de l’âge ?
La membrane peut également se rompre
Dans ce cas, on a une fuite de gel. » À ne pas confondre avec la formation d’une coque autour de l’implant : « ce sont les tissus autour qui vieillissent et non la prothèse en elle-même », précise la Dre Flore Delaunay, chirurgienne esthétique. Le sein peut alors se déformer et devenir dur ou douloureux.
Comment savoir si ses prothèses mammaires vieillissent ?
« La consistance du sein se modifie, il y a même une déformation avec l’apparition de petites vagues, en général au niveau des contours », prévient le Dr Sarfati.
Tout changement important dans la taille ou la consistance du sein, surtout s’il est soudain, ou si vous remarquez qu’un sein est plus bas que l’autre, doit vous amener à consulter votre chirurgien. Mais la rupture peut aussi être silencieuse, sans symptômes visibles car le gel de silicone, surtout celui très cohésif des implants modernes, a tendance à rester dans la capsule cicatricielle qui entoure l’implant.
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Quelle est la durée de vie moyenne d’une prothèse mammaire ?
Les prothèses mammaires ne sont pas conçues pour durer toute une vie : « Nous savons que le risque de rupture de la prothèse augmente à partir de 10 à 15 ans après l’intervention », note la Dre Delaunay. Leur enveloppe s’use avec le temps en raison des mouvements naturels du corps, des frottements, et de la pression exercée par la capsule fibreuse, une membrane naturelle qui se forme autour de l’implant.
Peut-on les garder au-delà ?
« Changer ses prothèses n’est pas du tout une obligation, mais c’est recommandé pour plus de sécurité », conseille la Dre Delaunay. Il y a deux façons de faire, résume Benjamin Sarfati : « en prévention, avant qu’elles se percent et se déforment. L’opération est donc planifiée. Ou alors, lorsque la prothèse se dégrade, sachant que l’intervention ne tombera pas forcément au bon moment pour la patiente, qui doit agir dans les semaines suivantes, pas beaucoup plus ».
Est-ce dangereux de conserver ses prothèses mammaires ?
Cela dépend. « Il n’y a pas de saignements ni d’infections associés aux prothèses mammaires vieillissantes », rassure la Dre Delaunay. « Si une prothèse se perce, le gel ne va pas se propager immédiatement dans tout le corps, grâce à sa texture très compacte », complète le Dr Sarfati. « Néanmoins, mieux vaut ne pas laisser traîner, et prendre rendez-vous dans les semaines qui suivent avec son chirurgien ». Car garder une prothèse percée peut entraîner la contraction et le durcissement de la capsule qui s’est formée naturellement autour de l’implant. Résultat : le sein se déforme, devient douloureux, et l’intervention visant à remplacer la prothèse peut potentiellement conduire à une asymétrie ou une déformation du sein.
Par ailleurs, le gel de silicone qui s’échappe de l’implant peut entraîner des nodules ou des granulomes, une réaction inflammatoire autour du silicone. « Ces masses peuvent être douloureuses, palpables et nécessiter une excision chirurgicale entraînant douleur, sensibilité, gonflement ou rougeur. Enfin, la présence de silicone libre dans les tissus peut rendre plus difficile l’interprétation des mammographies et échographies pour le dépistage du cancer du sein », développe le chirurgien.
Faut-il faire contrôler régulièrement ses prothèses mammaires ?
Oui, c’est particulièrement important, surtout quand on les a depuis 15 à 20 ans. Un examen clinique tous les ans, avec son gynécologue (dans le cadre du dépistage du cancer du sein par exemple). « Si celui-ci a un doute sur la prothèse, il demandera une échographie, puis une IRM », indique le Dr Sarfati.
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Quels facteurs peuvent influencer la durée de vie des prothèses mammaires ?
« Le tabac aussi influe sur leur longévité de façon indirecte, puisqu’il abîme la peau. Mes conseils : assouplir le sein quotidiennement en faisant des massages et porter un soutien-gorge pour éviter que le sein s’affaisse sous le poids de l’implant ».
Témoignages
Nathalie, 47 ans : « ma poitrine avait durci ». À la suite de ma grossesse, j’ai perdu beaucoup de poitrine. J’ai donc opté pour une pose de prothèse il y a 10 ans. L’an passé, après un contrôle mammographique, le médecin a constaté la présence d’une coque de stade 4, le plus élevé. Ma poitrine avait en effet durci. Le médecin m’a alors fortement conseillé de faire changer la prothèse, car elle était dans un état de vieillissement avancé, pas du tout homogène, et sous pression à cause de la coque. Le jour de l’intervention, le chirurgien a confirmé que la prothèse était rompue et avait même changé de couleur.
Aurélie, 43 ans : « elle fuit peut-être, j’envisage de la remplacer ». Il y a 10 ans, j’ai décidé d’une augmentation mammaire. Lors de ma dernière échographie, on a trouvé un petit kyste bénin, de faible densité. Selon le radiologue, il pourrait s’agir d’une fuite de la prothèse. Je suis censée attendre quelques mois et refaire une échographie. Mais je ne suis pas tranquille avec cette nouvelle et je préfère retourner voir le chirurgien qui m’a opérée pour envisager un remplacement de prothèse, même si un délai de 10 ans me semble un peu court.
Sources
Entretiens avec le Dr Benjamin Sarfati, chirurgien esthétique et avec la Dre Flore Delaunay, chirurgienne esthétique.

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