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Selon le rapport publié par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) ce mercredi 3 décembre, plusieurs PFAS ont été détectés à une forte proportion dans les échantillons tests des eaux distribués. Voici lesquels.
Depuis 2020, l’Union européenne a réglementé la qualité des eaux destinées à la consommation humaine (EDCH). Elle préconise notamment la surveillance de 20 PFAS dits conventionnels qui auraient une affinité pour l’eau. https://eur-lex.europa.eu/eli/dir/2020/2184/oj?locale=fr
Dans le cadre de cette directive, l’Anses a lancé en 2023 une campagne nationale de mesure dans l’eau destinée à la consommation humaine (EDCH). L’objectif étant de remédier au manque de connaissances sur les composés émergents dans les eaux brutes, mais aussi distribuées au robinet. Le rapport 2025 vient d’être publié ce 3 décembre (source 1).
Perfluorés ou PFAS : qu’est-ce-que c’est ?
Les composés perfluorés, plus connus sous le nom des polluants éternels (PFAS), sont des substances chimiques utilisées dans de nombreux produits à usage industriel ou domestique, comme le Teflon. De fait, ils sont partout. On les retrouve dans les ustensiles de cuisine, les meubles, les emballages alimentaires, et aussi … dans l’eau du robinet.
Une exposition répétée sur le long terme peut s’avérer toxique. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) avait d’ailleurs classé certains PFAS en décembre 2023, comme « cancérogènes pour les humains ».
Quels sont les trois PFAS les plus fréquemment détectés ?
Sur plus de 600 échantillons d’eau distribuée, « onze des 20 PFAS listés dans la Directive européenne pour l’eau du robinet ont été détectés, dont trois plus fréquemment retrouvés » :
· Le PFHxS a été retrouvé dans 21,7 % des échantillons d’eau distribuée ;
· Le PFOS a été retrouvé dans 19,1 % des échantillons :
· Le PFHxA a été retrouvé dans 16, 1 % des échantillons.
Alors certes, on en retrouve dans l’eau que nous consommons, mais l’important c’est qu’ils ne soient pas présents à des taux supérieurs à 100 ng/L, comme l’indique la Directive européenne. Selon le rapport de l’Anses publier ce jour, « seulement neuf échantillons d’eau traitée présentaient une concentration totale (somme des 20 PFAS) supérieure à la valeur réglementaire de 100 ng/L ».
Cependant, « huit de ces neufs dépassements sont issus des points d’intérêts, ce qui suggère que la vulnérabilité des ressources est relativement bien appréhendée ».
« Les scientifiques ont également établi un lien entre « les PFAS inclus dans la directive » et ceux dits « conventionnels ». Il semblerait que leurs présences soient corrélées.
Qu’en est-il des PFAS contaminants émergents ?
En dehors des 20 PFAS de la liste européenne, il en existe d’autre, dont les effets sur la santé peuvent être tout aussi sérieux. Ces derniers font l’objet d’une attention particulière parce qu’il n’est pas encore obligatoire de surveiller leur propagation.
Et en effet, les résultats sont inquiétants : « l’étude confirme la très forte occurrence du TFA (Acide Trifluoroacétique), quantifié dans plus de 92 % des échantillons (eaux brutes et traitées) ». Le TFMSA est également « présent de manière significative (environ 13 %) ».
Hélas, contrairement aux PFAS conventionnels, « aucun lien statistique n’a pu être mis en évidence entre la présence de TFAS et TFMSA et celle des autres PFAS ». Cela indiquerait que « les sources d’émissions sont sans relation avec celles des autres PFAS conventionnels ».
Une contamination due à des retombées atmosphériques ?
Toutefois, les chercheurs soupçonnent que la contamination généralisée peut en partie être attribuée « aux retombées atmosphériques ». Pour s’en assurer, il aurait fallu faire des tests pour les sites ayant des profils atypiques et identifier les sources de ces contaminations. Mais, l’Anses n’a pas pu réaliser ces tests : « des analyses de confirmation ont été proposés pour mettre en évidence des profils de contaminations spécifiques, mais les Agences Régionales de Santé (ARS) n’ont que très rarement activé ces leviers d’actions. En conséquence, il n’a pas été possible d’identifier les sources de ces contaminations, ni d’appréhender leurs dynamiques », ce que regrette l’Anses.
Sources
Source 1 : rapport ANSES.

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