C’est un coup de tonnerre ! Le conseil départemental de Savoie a décidé de « suspendre jusqu’à nouvel ordre sa participation » aux réunions de préparation des Jeux olympiques 2030 dans les Alpes, refusant notamment d’être « une variable d’ajustement budgétaire », dans un courrier aux organisateurs de ces jeux d’hiver, obtenu par l’AFP.
Datée du 1er décembre, cette lettre - rendue publique mardi par le Dauphiné Libéré - signée par Hervé Gaymard, président du conseil départemental de la Savoie, est adressée à Edgar Grospiron, président du Comité d’organisation des Jeux de 2030 (Cojop). Une copie a été adressée à la ministre des Sports Marina Ferrari.
« Nous ne pouvons être considérés comme une variable d’ajustement budgétaire pour le financement d’un projet dont nous ne sommes pas à l’initiative, mais dont nous sommes le compagnon de route », écrit Hervé Gaymard.
« Le département de la Savoie n’a pas été consulté sur l’opportunité de cette candidature, ni sur la carte des sites, dont la première mouture officielle n’est pas satisfaisante », écrit-il, alors que le « schéma préférentiel » du Cojop table notamment sur les stations savoyardes La Plagne et Courchevel pour plusieurs compétitions olympiques.
Selon Hervé Gaymard, « il est étrange de demander aux départements de prendre des engagements, sans aucune visibilité, sur la maquette financière et les engagements des autres collectivités ».
Pas le premier couac
Il rappelle que depuis 1992 et les derniers jeux d’hiver accueillis par la France à Albertville, le conseil départemental de la Savoie « est la seule collectivité territoriale en dehors des communes concernées, à avoir investi dans les travaux de mise aux normes du tremplin de saut du Paz de Saint-Bon (à Courchevel) et de la piste de bobsleigh de La Plagne ».
Il chiffre à plus de 11 millions d’euros ces travaux ainsi que le financement du fonctionnement de ces deux équipements, « qui ont été un atout décisif dans le choix de l’attribution » des jeux aux Alpes françaises.
« Pour toutes ces raisons, je vous informe donc que j’ai décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre la participation du conseil départemental et de ses opérateurs à toutes réunions ou discussions relatives à la livraison des ouvrages olympiques ou à l’organisation générale des JOP 2030, sans revenir sur nos engagements budgétaires antérieurs », conclut Gaymard.
Ce couac n’est pas le premier dans ce dossier des JO 2030, déjà marqué par plusieurs contretemps ou flottements notamment dans la nomination des membres du Cojop ou encore dans la place de Val d’Isère dans la carte des sites, non encore définitive.
Plusieurs procédures sont également en cours, devant un organisme onusien à Genève et plusieurs tribunaux administratifs français, émanant du collectif citoyen « JOP 2030 » et d’autres organisations qui déplorent l’absence « de participation du public au processus décisionnel », avant la candidature comme depuis l’attribution.











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