Le PER comporte de nombreux d’avantages, mais il a aussi un gros défaut : il s’agit d’un placement tunnel vous empêchant de récupérer vos avoirs avant la retraite, sauf gros coups durs ou achat de votre résidence principale. Un point problématique, a fortiori si les performances ne sont pas au niveau attendu. Que faire dans ce cas ? Vous avez en effet toute liberté de souscrire autant de contrats que vous le souhaitez. Dès lors, cessez d’alimenter votre mauvais PER et reportez-vous sur un plan de meilleure qualité. Plus radical encore, vous pouvez aussi y transférer l’épargne accumulée sur votre ancien plan !
Cette disposition ne peut vous être refusée, mais elle peut vous être facturée jusqu’à 1 % du capital en compte les cinq premières années de détention - un tarif maximal prévu dans la quasi-totalité des produits du marché. Passé ce délai, tout transfert s’effectue sans frais et à l’abri de toute imposition, selon la loi. Les premiers contrats ouverts fin 2019 et courant 2020 sont désormais concernés par cette gratuité.
En pratique, commencez par ouvrir le PER sur lequel vous souhaitez transférer votre épargne, puis informez par lettre recommandée le gestionnaire de l’ancien contrat avec les informations adéquates (nom de l’établissement et du plan vers lesquels vous voulez orienter le transfert). Ce dernier a alors trois mois pour vous communiquer la valeur du capital transféré, frais éventuels déduits, vous laissant ensuite un mois de réflexion pour renoncer à l’opération. Examinez la somme annoncée pour éviter tout impair, sachant que le gestionnaire a le droit de réduire de 15 % le montant désinvesti du fonds en euros. Cette ponction n’est réalisable que "dans des conditions de marché exceptionnelles", d’après les contrats, mais faites-le vous confirmer. Attention aussi aux éventuels frais d’entrée du nouveau PER, qu’il vous faudra négocier. Passé ces délais, les fonds doivent être transférés sous un mois. Finalement, l’opération dure de 3 à 5 mois en moyenne.
Cette migration peut concerner aussi l’épargne que vous avez accumulée sur un PERCOL (PER collectif d’entreprise). Vous changez de société ? Vous pouvez la loger soit dans le PERCOL de votre nouvel employeur, soit dans un PER individuel. Vous restez fidèle à votre entreprise ? Le transfert vers un PER individuel est possible, mais une fois tous les trois ans seulement. Attention : si vous disposez d’un PER dit obligatoire (PEROB), le transfert ne peut s’effectuer qu’en cas de départ. Dans tous les cas, l’intérêt est de regrouper tous vos avoirs d’épargne retraite au sein d’un même produit au fil des années. "Cette opération ne procure aucun avantage fiscal ou social, mais elle permet une gestion plus efficace puisque les PER individuels disposent d’une offre de supports plus large que les PER d’entreprise", analyse Vincent Coumans, conseiller financier chez Vaneau Gestion Privée.
La question du transfert vers un PER individuel concerne tout autant les ex-produits d’épargne retraite. L’enjeu est de taille. Fin 2024, on comptait encore 1,7 million de plan d’épargne retraite populaire (PERP) pour un encours de 17 milliards d’euros ; 856 000 contrats Madelin pesant 29 milliards d’euros et 1 million d’autres produits type Préfon cumulant 24 milliards d’euros. Bien souvent, le transfert sera intéressant puisque le PER ouvre droit à une sortie en capital.
Attention toutefois à ne pas y laisser trop de plumes. Les tenants d’un PERP de moins de dix ans peuvent supporter des frais allant jusqu’à 5 % du capital ! Et certains contrats Madelin contiennent des taux de rente garantie attractifs, introuvables sur les PER aujourd’hui. Dans ces cas particuliers, mieux vaut prendre conseil avant toute décision.

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